Depuis le début du regroupement des ex-Séléka mi-avril à Kaga Bandoro, la psychose mais aussi la méfiance ne cessent de hanter les habitants de cette ville. Des sources locales contactées par Ndeke Luka alertent régulièrement sur le survol de la localité par des avions dont l’origine et la destination demeurent encore un mystère. 

Dans la matinée du samedi 28 avril, un aéronef à son bord quatre (4) passagers, un pilote et trois hommes blancs armés s’est posé sur l’aérodrome de Kaga Bandoro. Les trois passagers surprise ont été conduits à la base des ex-Séléka en compagnie d’un haut responsable local de la Minusca.

S’interrogeant sur la présence de ces militaires étrangers aux côtés des combattants de l’ex-Séléka, une partie de la population s’est soulevée et a manifesté sur la piste de l’aérodrome, érigeant des barricades pour empêcher l’avion de redécoller. 

La nouvelle relayée par les médias nationaux a suscité de nombreuses interrogations tant à Bangui qu’à l’intérieur du pays. Pour couper court aux rumeurs pouvant paniquer la population, Ange-Maxime Kazagui, ministre de la Communication et des Médias et porte-parole du gouvernement a expliqué qu’il s’agit « d‘un avion russe« , précisant que « la mission de l’équipage serait de prendre contact avec les chefs de ces groupes armés » dans le but d’ouvrir des négociations afin de ramener la paix et la sécurité.

Selon Ange-Maxime Kazagui : « la population, très inquiète de voir depuis quelque temps des avions survoler la localité, a décidé comme un seul homme, avec bravoure et courage, d’encercler » l’aéronef l’empêchant de s’envoler.

Soutenant la mission, le porte-parole du gouvernement trouve « qu’il est parfois nécessaire d’entamer des discussions » avant de passer à la vitesse supérieure, indiquant avoir compris « absolument la position » prise par la population. Selon lui, ces mesures répondent à la demande des autorités de Bangui appelant tout la monde à la vigilance.

Les ex-Séléka renforcent leur position guerrière

Alors que le gouvernement annonce l’envoi des émissaires Russes pour prendre contact avec les responsables des groupes armés en vue d’une possible ouverture des négociations, l’effectif des combattants va crescendo.

« Samedi, des combattants de l’UPC, basés à Kouango dans la Ouaka, sont arrivés à Kaga Bandoro avec une colonne de 6 véhicules » précise un témoin, rapportant en même temps que le nombre des combattants et véhicules armés de mitrailleurs s’augmente régulièrement. Cette mobilisation continue des ex-Séléka démontre leur détermination à lancer une campagne guerrière contre le pouvoir de Bangui, élu à l’issue des élections jugées démocratiques et crédibles.

Dans le centre ville de Kaga Bandoro, même si la situation sécuritaire demeure stable, les éléments ex-Séléka entravent la libre circulation des personnes et de leurs biens. Plusieurs personnes contactées parlent de fouilles systématiques des passants par ces hommes armés sur des barrières érigées aux entrées et aux sorties de la ville.