La population de Dékoa dans la préfecture de la Nana Gribizi est plongée depuis ce vendredi 4 mai 2018 dans la psychose généralisée. La présence des ex-Séléka est signalée à 10 Km du centre ville.
Les habitants sont plongés dans la panique à l’annonce de la présence des ex-Séléka signalée aux alentours de la ville. « La ville de Dékoa est un tout petit peu troublée ce matin par rapport à l’incursion de certains éléments Séléka arrivés à bord de deux pick-up BJ 75. Aussitôt, le chef de village Gou 4 nous a informés« , a expliqué Guy Yves Mbétigaza, Sous-préfet de Dékoa précisant que ces combattants ont pu contourner jeudi soir la barrière érigée par la Minusca précisément au village Ndomété situé à 10 Km de Kaga Bandoro.
« La Minusca est descendue sur les lieux malheureusement, tous les combattants sont entrés en brousse. Nous craignons qu’ils puissent contourner la ville pour prendre en étau Dékoa centre. Nous avons constaté leur présence et cette fois-ci ce n’est pas de la blague. Tout est bloqué après une alerte donnée par un conducteur de taxi-moto. Nous avons eu de la peine pour contenir la population paniquée. Les casques bleus du contingent Burundais sont présents dans la ville et un renfort est même arrivé de Sibut« .
La progression des combattants ex-Séléka intervient alors que la Minusca par la voix de Vladimir Monteiro, son Porte-parole a annoncé jeudi 3 mai 2018 que toute initiative guerrière de ces hommes armés serait contrecarrée.
« Nous avons pris des dispositions sur l’axe Kaga Bandoro, Ndomété, Dékoa, Sibut. Des moyens sont sur place pour essayer de prévenir et éviter que le FPRC ne mette en exécution sa menace de descendre plus au sud« , a indiqué Vladimir Monteiro. Pour lui, la population doit se calmer, « toutes les ruses sont possibles en temps de guerre ou en situation d’instabilité » précisant que les Casques bleus sont sur le pied de guerre. M. Monteiro compte sur la collaboration de la population pour que « ce projet illégal ne soit mis en œuvre« .
Face à cette progression des groupes armés de Kaga Bandoro vers la ville de Dékoa, le Président Faustin Archange Touadéra reste ferme. Toute tentative de prise de pouvoir par les armes ne sera pas sans conséquence. Il l’a dit à l’archevêché mercredi 2 mai 2018 lors de sa rencontre avec Dieudonné Cardinal Nzapalaïnga après l’attaque de l’église catholique de Fatima dans le 6e arrondissement.
« Aujourd’hui avec la communauté internationale, la plateforme religieuse, nous sommes dans la bonne direction, et nous voyons que la paix se pointe progressivement à l’horizon. Mais certains fils du pays et d’autres commanditaires veulent faire échec à cela. Je leur dis qu’ils ne réussiront pas. Ils trouveront le peuple, le Président de la République et les forces de défense devant eux « , a déclaré Faustin Archange Touadéra.
Les groupes armés se sont rassemblés à Kaga Bandoro depuis le 14 avril 2018. Ils ont tenu une assemblée générale dont les conclusions sont restées lettre morte pour les autorités centrafricaines et onusiennes.
Selon certaines indiscrétions, le regroupement de Kaga Bandoro aurait pour but de marcher sur Bangui et de prendre le pouvoir par la force. Pour d’autres, l’objectif de ces hommes seraient d’invertir Sibut, le chef lieu de la Kémo afin de diviser le pays.