Trois des candidats malheureux à l’élection présidentielle du 23 janvier 2011 exigent l’annulation du double scrutin en Centrafrique. Il s’agit de Ange Félix Patassé candidat indépendant, Martin Ziguélé du Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC) et Emile Gros Raymond Nakombo du Rassemblement Démocratique Centrafricain (RDC). Leur décision commune a été prise vendredi 4 février au cours d’une rencontre tenue au domicile de l’ancien président Patassé à Bangui.
Dans un communiqué signé du trio perdant à la course présidentielle et lu par leur porte parole Simplice Kodégué, ces candidats ont déclaré que « les élections ont été volontairement viciées du fait exclusif du pouvoir et de la Commission Electorale Indépendante (CEI) ». Ils demandent en conséquence «l’annulation de ce double scrutin et rejettent avec force les résultats qu’ils ne reconnaissent pas ».
Dans une déclaration recueillie par Radio Ndeke Luka, après lecture du communiqué, Ange Félix Patassé a interpellé le président François Bozizé, déclaré vainqueur par la CEI à l’issue du premier tour avec un score de 66,8%, en ces termes : « nous allons imposer la paix. Je dis à Bozizé (à trois reprises) qu’il abandonne la voix de la violence qu’il veut imposer au peuple avec ce truquage éhonté des élections. On ne joue pas avec la vie d’un peuple ».
Ange-Félix Patassé a ajouté que tous trois ont décidé d’organiser une marche pacifique à une date non encore fixée, pour réclamer cette annulation.
Jean-Jacques Démafouth de la Nouvelle Alliance pour le Progrès (NAP), autre candidat à cette élection présidentielle n’est pas partie prenante à cette action politique. Il avait d’ailleurs déclaré sur les ondes de Radio Ndeke Luka, au lendemain de la publication par la CEI des résultats provisoires des élections, « que ça ne vaut pas la peine de recourir à l’annulation desdites élections, car selon lui, la Cour Constitutionnelle ne changera rien des résultats ».
Simplice Kodégué, porte parole du Candidat Patassé qui a lu la déclaration commune, a été interdit le même soir de sortir de Centrafrique. Il s’était rendu à l’aéroport international de Bangui Mpoko pour prendre l’avion pour une destination qui n’a pas été précisée. La Police de l’Air l’a empêché d’embarquer et les raisons de ce refoulement ne sont toujours pas connues.