C’est une femme qui avait 11 ans au moment des faits qui était entendue comme témoin à la barre du Tribunal Pénal International ces derniers jours du mardi 8 au vendredi 11 février 2011. Elle a déposé sous pseudonyme contre Jean-Pierre Bemba. Elle a accusé les hommes du chef rebelle de viols répétés.
« J’avais 11ans. Jétais encore vierge, et ils m’ont dépucelée » a-t-elle raconté aux trois juges, trois femmes. Le premier a d’abord couché avec moi et le deuxième est venu après ». « Avez-vous essayé de résister ? » a demandé le substitut du procureur. « Quand ils m’ont attrapé, je criais et cela a alerté mon père. Mon père voulait intervenir et ils ont braqué leurs armes contre lui. Ils étaient six à me saisir et me violer».
Ce même jour d’octobre 2002, toujours selon le témoin, les hommes de Jean Pierre Bemba, violent aussi ses sœurs aînées, sa grand-mère, et fracassent la tête de son frère.
Selon l’Agence Hirondelle, le contre-interrogatoire du témoin par Maître Aimé Kilolo, l’un des avocats de Jean-Pierre Bemba, a été tendu. A plusieurs reprises, le procureur a objecté, reprochant aux avocats d’émettre des opinions et leur demandant de ne pas oublier l’âge de la victime à l’époque des faits.
L’avocat principal de l’accusé a reconnu qu’ il s’agit d’ un témoin vulnérable. Mais a-t-il souligné, « c’est un témoin qui accuse une personne des crimes les plus abominables et l’accusé risque de passer le reste de sa vie en prison ». La défense a aussi tenté de montrer les liens entre les associations de victimes et l’actuel président François Bozize.
Le témoin précédent avait aussi témoigné des viols commis par les miliciens congolais de Jean-Pierre Bemba, envoyés en Centrafrique à la demande du président d’alors, Ange Félix Patassé. Elle a confirmé la venue de Jean-Pierre Bemba en Centrafrique, en novembre 2002.
Après plus de deux mois de procès, les avocats du sénateur congolais signalent que leur client accuse une certaine fatigue.