12 jours après l’attaque de l’église de Fatima dans le 6e arrondissement par une bande armé du Pk5, Dieudonné Cardinal Nzapalainga a officiée dimanche 13 mai 2018 une célébration eucharistique dans cette paroisse. La tension a été vive au sein de la population du secteur Fatima à l’arrivée de l’archevêque de Bangui, escorté par des chars des casques bleus de la Minusca.
En provenance de Pétévo, le cortège du Cardinal Nzapalainga a été systématiquement stoppé par un groupe de personnes en colère à hauteur du domicile du chef de quartier Sandoumbé. Des habitants de Fatima ont protesté contre la présence des membres du gouvernement qui selon eux, devraient prendre part à ce culte. Des barricades ont été érigés empêchant la circulation vers la paroisse Notre Dame de Fatima. Contraint, le prélat a rejoint la paroisse à pied.
« On a barricadé la voie pour avoir une solution. Le Pk5 est une petite juridiction. Pourquoi le gouvernement ne prend pas ses responsabilités pour désarmer ?« , s’interroge un habitant pour évoquer les raisons de ce mouvement de colère. Selon cette source, il n’y a aucune manipulation. « Ce ne sont pas les politiciens qui nous manipulent, c’est la jeunesse qui a pris cette décision » pour barrer la route depuis 23 heures dans le but d’empêcher « le Président de la République » de prendre part à la messe.
Vendredi 11 mai 2018 aux environs de 17 heures, une foule de mécontent a également bloqué le passage au Chef de l’Etat, Faustin Archange Touadéra, qui se rendait lui au aussi dans le secteur. Au niveau du Bar dancing Bercy sur l’avenue CEMAC, le Président de la République et sa suite ont été hués.
« On l’a fait parce que le Chef de l’Etat n’était pas venu nous assister au moment même du drame » a estimé un des habitants en colère. Pour lui, la population a été abandonnée à son triste sort.
C’était le 1er mai 2018 que la paroisse de Fatima a été attaquée par des hommes armés en provenance du Pk5. Ce jour, la Fraternité Saint Joseph de l’archidiocèse de Bangui célébrait son Saint Patron. Le bilan de ce second drame après celui du 18 mai 2014, a fait plus d’une vingtaine de morts dont l’abbé Albert Tungumalé Baba et près de 200 blessés.
Au lendemain de l’attaque à l’église de Fatima, Faustin Archange Touadéra, a déclaré que cette énième agression armée qui a occasionné plusieurs victimes, ne restera pas impunie.