La coordination des associations des victimes et déplacés de la Basse Kotto alerte les autorités nationales, la Mission onusienne en Centrafrique et les neuf députés de la région sur les conditions sécuritaires et humanitaires dans cette partie du pays. Cri de cœur lancé le 11 mai 2018 à l’occasion de la 3e journée consacrée aux victimes. La coordination leur demande de tout mettre en œuvre pour assurer et garantir la sécurité de la population.
« Après un an, nous avons estimé que le gouvernement n’a pas pensé à la Basse Kotto. Le ministre résident ne s’est pas rendu dans la préfecture pour constater ce qui se passe« , s’est indigné Enock-Fortuné Binguidé, coordonnateur de cette coordination.
Les responsables de cette plateforme ont indiqué que depuis un an précisément entre mai 2017 et mai 2018, les tueries et incendies de maisons ont provoqué le déplacement massif de populations. « Nous demandons au gouvernement et aux 9 députés de la région de favoriser le désarmement des cœurs, des pensées et des esprits« , a lancé Enock-Fortuné Binguidé.
Les villes de Bangassou dans le Mbomou, Bambari dans la Ouaka, Bangui, la capitale ont enregistré un nombre important de déplacés venus de la Basse Kotto. Le village de Kambo en République démocratique du Congo a également accueilli des réfugiés. Aujourd’hui, sur les sites des églises Catholique et Protestante Elim et même à l’hôpital d’Alindao plusieurs personnes vivent dans des conditions difficiles. Les écoles sont désertes. « Que le gouvernement mette tout en œuvre pour que les familles puissent quitter les sites des déplacés afin de permettre aux enfants d’aller librement à l’école », a plaidé le coordonnateur des associations des victimes et déplacés de la Basse Kotto.
« Nous demandons à la Minusca de compléter l’effectif de ses éléments dans la Basse Kotto. Les casques bleus se trouvent à Alindao et à Mobaye« , a précisé Enock-Fortuné Binguidé. Pour lui aujourd’hui, les villes de Zangba, Kémbé, Mingala, Satéma et Dimbi ne sont pas sous la protection onusienne.