Le collectif budgétaire ou loi de finances rectificative a été adopté ce 02 juillet par l’Assemblée nationale. Approuvé sur fond de polémique entre les élus, ce budget 2018 initialement de 162 milliards Fcfa passe à 218 milliards de Fcfa. Sur les 117 députés inscrits, 89 ont voté pour, 26 contre, et 3 bulletins nuls. Selon Henri-Marie Dondra, la recrudescence de l’insécurité dans le pays a «négativement impacté le recouvrement des recettes» depuis janvier 2018.
«Il faut donner les moyens au gouvernement de pouvoir appliquer sa politique», a expliqué Serge Singha Bengba, député de Bangassou qui a voté cette loi de finances rectificative. Il juge important que ce collectif budgétaire soit voté, de manière à appuyer les actions de l’Exécutif qui, selon lui se «bat pour que le pays puisse sortir des difficultés».
Contre l’augmentation des frais spéciaux
Mais ce point de vue n’est pas partagé par certains députés à l’exemple de André Nalké Dorogo de Berberati 4 qui a voté contre. «Nous avons constaté avec amertume que les dépenses de la Présidence de la République notamment en ce qui concerne les fonds spéciaux se sont accrues considérablement de plus d’un milliard et demi», a-t-il relevé. Des fonds qui, d’après le député Dorogo auraient pu être consacrés à la «sécurisation, la défense du territoire et le déploiement» afin de garantir la sécurité du peuple.
En réponse à ses préoccupations, le ministre des finances Henri-Marie Dondra a indiqué que le gouvernement n’a nullement revu à la baisse les lignes budgétaires consacrées à la sécurité, la défense et la justice. Il a également déploré l’incapacité des opérateurs économiques centrafricains à absorber les 50 milliards Fcfa mis à leur disposition par la Banque mondiale. Ceux-ci, selon le ministre Dondra devraient présenter des projets bancables qui puissent être financés mais faute de projets, cette enveloppe a été divisée par deux même si elle ne trouve pas encore de preneur.
Budget revu à la hausse
La loi de finances 2018 votée le 29 novembre 2017 par l’assemblée nationale, prévoyait environs «161 milliards Fcfa de recettes pour 209 milliards Fcfa de dépenses». Un budget déficitaire qui se voulait «réaliste», avait indiqué le ministre Henri-Marie Dondra qui avait à l’époque appelé tous les acteurs de dépenses publiques à une «stricte discipline afin de prévenir tout dérapage de nature à créer des déséquilibres».
Contrairement à l’année 2017 avec un budget estimé à 237,2 milliards Fcfa, celui de l’année 2018 a connu une baisse de 11,6% soit 209 milliards Fcfa.
De 161 milliards Fcfa lors de son adoption le 29 novembre de l’année 2017, le budget de la RCA est revu à la hausse après le vote du collectif budgétaire pour atteindre 218 milliards de Fcfa.