Début de lumière sur l’assassinat des trois journalistes Russes assassiné à la périphérie de Sibut (centre) dans la soirée de lundi à mardi.
Dans une note officielle communiquée à la presse, les personnes étaient bel et bien des journalistes. Il s’agit : du reporter de guerre indépendant Orhan Djemal, le documentariste Alexandre Rasstorgouïev et le caméraman Kirill Radtchenko. La note a mentionné d’abord qu’ils ont été accrédités par l’ONU pour des reportages dans la localité de Dékoa, avant de rectifier qu’il ne s’agissait pas d’une accréditation officielle. «Trois journalistes Russes accrédités par l’ONU sont tués dans la nuit du 30 au 31 juillet 2018 », mentionne dans un premier temps le document, avant d’apporter un rectificatif dans une deuxième lettre : « l’accréditation de l’ONU n’était pas officielle ».
Sur l’annonce du service de communication de la mission russe, la réaction de la Minusca ne s’est pas faite attendre. Vladimir Monteiro, porte-parole de la Minusca, a apporté un démenti formel. « Pour l’entrée et la sortie de la RCA, il faut s’adresser aux autorités centrafricaines. Nous, concernant les relations avec les journalistes étrangers qui viennent, il y a ceux qui veulent couvrir les activités de la Minusca. Ils nous disent qu’ils veulent aller à tel endroit pour suivre une patrouille de la Minusca ou pour interviewer les partenaires internationaux de la Mission, nous les soutenons. Mais il y a beaucoup de journalistes qui viennent et ne nous contactent pas parce que le thème de leur reportage ne concerne pas forcément la Minusca », a-t-il clarifié.
La Minusca a toutefois indiqué qu’une équipe de la police onusienne est partie de Bangui ce mercredi pour se rendre dans la ville de Sibut pour appuyer les autorités locales en vue d’une enquête. Le motif et les circonstances du drame doivent encore être éclaircis. Les corps des victimes seront rapatriés samedi 4 août en Russie.
Selon des explications recueillies auprès de l’hôtel dans lequel ces journalistes ont logé depuis leur arrivée à Bangui samedi 28, deux se sont faits enregistrés comme des professeurs et, le troisième comme journaliste. Leurs comportement ne présageaient rien de suspects. Les effets qu’ils avaient étaient réellement des kits de reportage pour journalistes.
Dimanche 29, alors qu’ils ont commencé à photographier sans consentement un groupe de jeunes vendeurs installés en face de l’hôtel, ces derniers, pris de colère, sont allés alerter la Police. Tous les trois vont alors être brièvement interpelés, leurs passeports confisqués, avant d’être relaxés.
Lundi matin, ils quitteront l’hôtel à bord d’une Hillux 4×4 à destination d’une ville de province, un voyage dont ils ne verront jamais l’issue…