13 août 2018, le Président de la République Faustin Archange Touadéra, a consacré le 58ème anniversaire d’accession à l’indépendance de son pays à tous ceux qui ont versé leur sang ou qui ont été tués.
Dans son adresse à la nation le 12 août, le Chef de l’Etat s’est soucié des Centrafricains qui ont payé de lourds prix dans les évènements malheureux que le pays a connus.
« Je voudrais dédier ce jour à tous les héros qui ont versé sueurs et sang parfois jusqu’au sacrifice suprême pour que nous soyons libres. Souvenons-nous d’eux avec humilité et responsabilité. Car aujourd’hui encore, le sang de nos concitoyens inonde le sol de nos ancêtres. Les cris perçants des victimes de la barbarie retentissent à travers nos forêts et collines« , a souligné Faustin Archange Touadéra.
Selon le Président, 58 ans se sont écoulés mais la situation sécuritaire, humanitaire, scolaire, bref … est loin de connaitre une satisfaction sur tous les plans. En cause : l’infiltration des personnes armées étrangères sur le territoire national. « Les larmes ne cessent de couler non pas à cause des travaux forcés mais de la nouvelle forme de colonisation que tentent de nous imposer les terroristes et les mercenaires étrangers qui ont envahi nos villes et villages pour des prétextes fallacieux« , a expliqué Faustin Archange Touadéra.
Depuis la prise de pouvoir par la coalition Séléka en mars 2013, « certains concitoyens sont contraints de quitter leur pays alors qu’ils n’ont commis aucun crime digne d’un tel châtiment« , a regretté le Chef de l’Etat. « Je pense aux déplacés internes, aux exilés, aux réfugiés, aux blessés et mutilés de la grande crise qui perdure encore malheureusement« , interpellant la conscience des Centrafricains « à avoir une pensée pieuse pour ces milliers de victimes innocentes« .
Réaction des centrafricains lambdas
58 ans après les indépendances, certains Centrafricains estiment que « tout n’est pas négatif et qu’il y a des avancées. Seulement, les choses n’avancent pas comme les Centrafricains le souhaitent« .
A l’opposé, d’autres sont plus critiques. Ils pensent que le pays tourne sur lui-même. « Entre 1972-1973, il y avait la sécurité. Aujourd’hui, les forces de défense ne sont pas redéployées sur l’ensemble du territoire national. Depuis 2012, des chefs rebelles comme Ali Darassa et Mahamat Al Kathim gouvernent des régions du pays. Il n’y a aucune sécurité surtout dans l’arrière pays et sur le plan éducatif, nous patinons. Dans ce pays de 623.000 km², il n’y a qu’une seule université« , ont relevé de nombreuses autres personnes.
« Toutes les activités sont centrées dans la capitale, dans les villes de province rien ne marche. Après 58 ans, le pays se remet difficilement sur les rails« , a soulevé un fonctionnaire admis à la retraite sous le couvert de l’anonymat.