Les organisations de défense des Droits Humains s’opposent unanimement à tout projet d’amnistie en faveur des groupes armés, auteurs des crimes en Centrafrique.
La Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme (FIDH), la Ligue Centrafricaine des Droits de l’Homme (LCDH) et l’Observatoire Centrafricain des Droits de l’Homme (OCDH) constituées en plateforme ont dit NON ce vendredi 24 août à l’amnistie générale réclamée par les mouvements armés de l’ex séléka.
Au cours d’une conférence de presse conjointe donnée à Bangui, les trois organisations ont indiqué que leur position commune est un préalable aux décisions attendues du dialogue en préparation par l’Union Africaine entre le gouvernement centrafricain et les groupes armés.
« En vue des informations qu’on a pu obtenir au sujet d’une possible rencontre entre les groupes armés ainsi que le panel des facilitateurs de l’Union Africaine, le message que nous devons adresser, c’est non aux amnisties », a martelé Pierre Brunisso, Coordonnateur du projet conjoint FIDH-LCDH et OCDH, précisant que « Le forum de Bangui l’a déjà affirmé. Nous ne devons pas céder, nous devons continuer à lutter contre l’impunité».
Ces organisations de Droits Humains préviennent qu’elles ne vont pas lâcher la lutte. « Cette conférence de presse a pour but d’avertir ceux qui veulent aller dans les mauvaises directions. Ceux-là nous trouveront debout sur leur chemin», a prévenu Joseph Bindoumi, Président de la Ligue Centrafricaine des Droits de l’Homme.
«C’est la première réaction. Eux, ils n’ont pas commencé leur dialogue et les recommandations qu’ils veulent arrêter mais nous, nous avons perçu l’odeur du mal qu’ils veulent amener. Le jour où ils pousseront le bouton, nous allons aussi pousser le bouton avec les spécialistes de la communication. », a averti M. Bindoumi.
Pour l’heure, rien n’a encore filtré de la date, ni du lieu du rendez-vous du gouvernement avec les groupes armés. Les revendications des groupes armés en circulation sur les réseaux sociaux ces derniers jours, font état de 12 points non négociables. Parmi ces réclamations figurent, entre autres, l’annulation ou la révision de l’accord de coopération militaire avec la Russie, l’amnistie générale et le partage du pouvoir.