Depuis la double rencontre des groupes armés fin août à Bouar (ouest) sur l’initiative du Panel des facilitateurs de l’Union Africaine et, à Khartoum (Soudan) sous l’égide des Etats de la Russie et du Soudan, des voix s’élèvent au sein de la classe politique centrafricaine pour approuver ou désavouer les recommandations formulées par les acteurs concernés.
C’est le cas du CLPS, le Conseil des Leaders Politiques et Sociaux qui regroupe 12 partis politiques et 2 organisations de la société civile.
Mardi 3 septembre à Bangui, par la voix de son coordonnateur, le CLPS s’est opposé à quelques points de revendications dits « non négociables » par les groupes armés. Pour cette plateforme politique, ces revendications sont une violation de la légitimité des nouvelles autorités politiques mais aussi une prime à l’impunité.
« Les groupes armés ne disposent d’aucune légitimité populaire pour lancer un ultimatum déguisé sous forme d’excessives revendications aux autorités politiques nationales, issues des élections 2015-2016 », a clamé Jean Serge Wafio, Coordonnateur du CLPS.
Selon lui, il n’est nullement question que les auteurs des crimes s’échappent à la justice, faisant ainsi allusion aux recommandations en vigueur du Forum National de Bangui. « Sur la question de la justice, le CLPS relève l’absence de la mention de l’impunité dans leurs revendications. Ce qui sous-entend une prédisposition pour demander l’amnistie en faveur des criminels », a relevé le Coordonnateur du CLPS, rappelant les recommandations fortes ressorties du Forum National de Bangui qui font l’option de « l’impunité zéro envers les auteurs de crime contre la population ».
Cependant, ces rencontres ont eu un écho favorable auprès du PUR – Parti de l’Unité et la Réconciliation – même si son leader pose un bémol.
Dans une interview exclusive à RNL, Eddy Symphorien Kparékouti, président du PUR, dit avoir pris acte des déclarations et revendications issues de ces différentes rencontres (Bouar et Khartoum). « Le PUR prend acte de la déclaration de Khartoum qui est soldée par la mise en place de la plateforme Séléka et Antibalaka », a-t-il indiqué.
Il exige cependant des chefs de guerre le respect de leur engagement et appelle à la vigilance des dirigeants centrafricains. « Nous exigeons donc aux signataires de respecter leur engagement et promesse. Par contre, nous nous réservons le droit de voir le concret de ce processus du dialogue. Nous interpellons le Gouvernement centrafricain à doubler de vigilance sur les processus et sa stratégie de sortie de crise », a-t-il souligné.
14 groupes armés se sont rencontrés avec le Panel de l’Union Africaine du lundi 27 à jeudi 30 août 2018 à Bouar. Cependant à Khartoum, sous l’initiative de la Russie et de l’Etat du Soudan, 4 grands chefs de guerre se sont rencontrés pour discuter sur la pacification de la RCA et ont crée une plateforme dénommée le Rassemblement Centrafricain (RCA).