Les victimes de la crise centrafricaine réclament justice, assistance et réparation. Un rapport de 107 pages intitulé « Justice et priorité aux victimes » a été remis ce mercredi 3 octobre au gouvernement à cet effet.
Le rapport a été élaboré par l’Observatoire Pharos et l’Institut Universitaire Varenne basé en France, suite à des enquêtes de terrain menées dans les villes de Bangui, Bouar, Kaga-Bandoro, Bria, Bambari et Bangassou. L’étude a été réalisée sur la période allant de 2017 à 2018.
Selon les résultats de l’enquête, les victimes réclament justice, vérité, assistance aux femmes violées, aux traumatisés et aux enfants orphelins. « Il y a une volonté clairement exprimée de la part de toutes les victimes, un message clair en son énoncé et déchirant dans sa forme : plus jamais ça, plus jamais de violence« , a martelé Jean Pierre Massias, président de l’Institut Universitaire Varenne.
En tout cas, « plus jamais ça repose sur un principe très clair, plus jamais d’impunité« , a indiqué le président de l’Institut Universitaire Varenne qualifiant « l’impunité du cancer » qui ronge la République Centrafricaine. Car selon M. Messias « c’est contre l’impunité que se dressent d’abord les victimes quand elles réclament justice et sécurité« .
« Nous avons tenté de notre part de ne jamais oublier cette revendication première sur laquelle va s’appuyer l’ensemble de notre travail« , a conclu le président de l’Institut Universitaire Varenne.
Pour le gouvernement qui a réceptionné le rapport, il s’agit d’un « outil très important pour la mise en oeuvre de la politique prônée par le Chef de l’Etat, en l’occurrence l’impunité zéro« , a indiqué Jean Louis Opalagna, ministre de la Fonction publique.
Jean Louis Opalagna, ministre de la Fonction publique qui a réceptionné le rapport au nom du gouvernement, a rassuré que l’exécutif tiendra compte des recommandations contenues dans le document.
Le membre du gouvernement est convaincu « que des poursuites vont être déclenchées contre les auteurs directs et indirects » des graves crimes commis sur les civils. L’exécutif, d’après le ministre Opalagna, tiendra compte des recommandations pour que « les Etats qui ont contribué à mettre à sac le patrimoine national, à obtenir que des femmes soient violées, que des enfants deviennent orphelins, que notre moral soient atteints » soient traduits en justice « et que réparation soit donnée aux victimes« .
Le rapport formule une soixantaine de recommandations en vue d’améliorer les conditions de vie des victimes de la crise en Centrafrique. Il a été élaboré à la demande du Président Faustin Archange Touadéra.