95 députés ont déposé mercredi 17 octobre en fin de journée sur la table de l’Assemblée une motion en destitution contre le président de l’Assemblée nationale l’honorable Abdou Karim Meckassoua.
Les députés l’accusent de manquement à ses devoirs conformément l’article 70 de la Constitution et de l’article 12 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Accusation portée par Mathurin Dimbélé Nakoé, député de Sosso Nakombo et 2e vice président du bureau Exécutif de l’Assemblée nationale.
L’article 70 de la Constitution stipule que « le Président de l’Assemblée Nationale peut faire l’objet de procédure de destitution pour manquement aux devoirs de sa charge sur la demande motivée du tiers (1/3) des Députés. La destitution n’est prononcée que si le vote recueille la majorité des deux tiers (2/3) des Députés composant l’Assemblée Nationale. L’Assemblée Nationale procède alors à l’élection d’un nouveau Président dans les trois (3) jours francs qui suivent cette destitution ».
Le cabinet du président de l’Assemblée Abdou Karim Meckassoua qui a accusé réception du document dispose de trois jours au regard de la loi pour que cette question soit débattue en plénière. D’ores et déjà, selon les informations de Radio Ndeke Luka, la conférence des présidents prendra acte du document demain 19 octobre.
Abdou Karim Meckassoua lors de l’ouverture de la deuxième session ordinaire le 1er octobre passé a évoqué le problème demandant à ses détracteurs de respecter la constitution s’il s’agit de le démettre.
La réaction de la Société civile à cette question ne s’est pas faite attendre. Paul Créscent Béninga porte-parole du groupe de Travail de la Société Civile dit suivre de près ce qu’il qualifie des agitations politico-politiciennes. « Nous suivons de près les agitations politico-politiciennes des alliés d’hier devenu des frères ennemis. Nous demandons que cette crise n’affecte pas la stabilité des Institutions et la stabilité économique et sociale » a insisté le porte-parole du GTSC.
Cette procédure en destitution d’un président de l’Assemblée nationale deuxième institution du pays est une première dans l’histoire de la démocratie en Centrafrique.