La prolifération des kiosques de transfert de musique installés de manière anarchique dans tous les coins de la capitale entrainent la nuisance sonore. Sources de revenu pour de nombreux jeunes désoeuvrés, ces kiosques de transfert de musique affectent négativement la population environnante au point de devenir un problème de santé.
Au rond point « Place de la réconciliation » encore appelé « Marabéna », les bruits de voitures accompagnés de coups de klaxon se confondent avec les sons musicaux mixés par les tenants de ces petits kiosques de transfert de musique. Un vrai tintamarre à perturber la quiétude.
Sur l’avenue Koudoukou, longeant la clôture du Centre Protestant pour la Jeunesse (CPJ), se retrouve un point de téléchargement et de transfert de musique. Le volume est aux extrêmes. « Nous mettons ces musiques à fond pour attirer les clients et maintenir nos activités » a expliqué le propriétaire, mettant en exergue des raisons de marketing.
De nombreux kiosques sont installés non loin des établissements scolaires, un climat qui ne favorise pas le bon déroulement du programme pédagogique. Une situation qui inquiète les élèves. « Au lieu de se concentrer sur leurs études, beaucoup d’élèves préfèrent rester dans la cours pour écouter la musique« , a déploré un élève de la classe de Terminale A.
Ce nouveau type d’activité apparu il n’y a pas longtemps dans la capitale, draine beaucoup plus les jeunes. Aujourd’hui, les abords des avenues et rues sont pris d’assaut par des petits kiosques de transfert de musique.
La municipalité de Bangui a lancé au mois d’août 2018 une opération de déguerpissement des kiosques aux abords des avenues et routes. Même si l’acte n’a pas vraiment dissuadé les opérateurs de ce secteur, Jean Charly Nambissou, responsable dans une école de Bangui se félicite de l’opération de déguerpissement qu’il trouve salutaire.
« La nuisance sonore est un véritable problème et c’est à juste titre que je salue l’initiative de la Mairie, même si ce n’est pas encore ça, mais cela est une avancée« .
Un autre phénomène aujourd’hui à Bangui, la multiplication des cellules de prière nées de manière anarchique et des veillées mortuaires. Cette situation est d’autant inquiétante pour les spécialistes de la santé qui estiment que les nuisances sonores peuvent gravement affecter la santé humaine. « Le fait d’être à côté des bruits expose la personne à une baisse d’acuité auditive » a précisé Aimé Fato, technicien supérieur en ORL à l’hôpital Maman Domitien de Bimbo.
La prolifération des lieux de transfert de musique et des cellules de prière non reconnues dans la capitale constitue un défi important à relever par les autorités.