Les évêques de Centrafrique n’ont pas baissé de ton face à l’insécurité galopante dans le pays. Deux prêtres du diocèse d’Alindao et une soixantaine de civils ont perdu la vie le 15 novembre dans une attaque menée par les rebelles de l’UPC contre un site de personne déplacées. Les prélats ont exprimé ce 26 novembre leurs désarrois en appelant à une journée de deuil le 1er décembre 2018.
La position de l’Eglise catholique fait suite à une visite du cardinal métropolitain de Bangui Dieudonné Nzapalaïnga à Alindao au centre du pays, lieu du drame où les deux prêtres ont été tués.
La colère de l’Eglise va vers la Minusca. « A chaque fois, nous en sortons avec des promesses, des investigations vont être faites, les coupables seront traduites en justice, la protection de la population va être davantage assurée. Rien de toutes ses promesses n’est mis en exécution. A Batangafo, pendant qu’on exécutait, tuait, volait les biens de la population civile, le contingent pakistanais de la Minusca était là et se contentait seulement de prendre la photo à 7 mètres de l’évêque et riait » a accusé Mgr Nongo Azagbia.
Le Cardinal Dieudonné Nzapalaïnga alerte et met en garde « Payer sur le sang des Centrafricains, allons nous continuer ainsi à sacrifier notre peuple ? Viendra un moment où nous centrafricains on doit se dire ce pays nous appartient, on a le sursaut patriotique, on doit se pouvoir en face. Peut être tous ceux qui tirent les ficèles pourront se retirer mais nous, nous allons rester. Et les gens l’ont dit à Alindao. Il faut qu’on se dise les vraies choses, tous ceux qui ont des intérêts peut être économiques et autres, mais qu’est ce que moi centrafricain j’ai ? ».
Dans ce même élan, l’église met en cause le gouvernement dans son travail régalien de protéger la population civile. Plusieurs fidèles de l’Eglise catholique ont honoré de leur présence cette conférence où le mot d’ordre est donné de ne pas observer les festivités du 1er décembre.