Les 196 Etats se sont finalement accordés sur le texte pouvant mettre en oeuvre l’accord de Paris. Après deux semaines de discussions, cet accord arraché après 30 d’heures d’échanges houleux laisse entrevoir quelques avancées dominées par un pessimisme pour les pays en développement.
Cet accord n’est pas à la hauteur des ambitions, selon Gildas Nabeza notre envoyé spécial à la COP 24 à Katowice en Pologne.
Premier point à noter dans ce texte. Tous les pays seront soumis aux mêmes règles de transparence et de contrôle sur leurs engagements à la fois sur les questions de financement et sur leurs actions concrètes pour réduire leur gaz à effet de serre. Ils devront en faire rapport aux Nations Unies à partir de 2024. Les pays les moins avancés bénéficieront d’une flexibilité et d’un délai supplémentaire pour atteindre leurs objectifs, comme ils le demandaient.
Second point : les questions de financement des projets d’adaptation au bénéfice des populations restent encore floues et complexes. L’échelonnement des contributions des pays industrialisés du Fonds vert climat et du fond d’adaptation restent à fixer. Il sera renfloué en 2019 à hauteur de dix milliards de dollars pour faire face aux urgences, mais Il n’y a pour l’heure aucune visibilité après 2025.
Au chapitre, des regrets pour les acteurs de la société civile.
Le dernier rapport du GIEC est cité comme référence, mais à minima, après une forte opposition de la Russie, des Etats Unis et des pays pétroliers. Les Pays ne sont donc pas obligés, à court terme, à rehausser leurs ambitions pour réduire leurs gaz à effet de serre malgré l’urgence soulignée par le rapport. Ils devront simplement donner leurs nouveaux objectifs en 2020 comme le prévoyait initialement les accords de Paris.
Les droits humains ont également disparu du texte. Les notions de pertes et dommages dus au changement climatique sont reléguées en note bas de page, fermant ainsi la porte à un véritable concept de justice climatique pour le moment.