Mis à mal par la crise sécuritaire, le quartier Haoussa peine à retrouver son ambiance d’antan. Jadis poumon économique de la ville, ce grand quartier à majorité musulmane, est dépeuplé suite aux événements militaro-politiques de 2013.
Selon le constat de Radio Ndeke Luka, les commerçants sont comptés au bout du doigt dans le marché de Haoussa à Bouar. Les vendeuses de légumes, arachide, manioc et quelques produits de premières nécessités éprouvent des difficultés à écouler leurs produits dans un délai raisonnable comme en 2011-2012. Cette situation est également vécue par les propriétaires des petits commerces. Commerçantes et commerçants regrettent le départ massif de certains habitants après la crise.
« Nous n’arrivons pas à écouler nos produits. Nos meilleurs clients musulmans sont partis et c’est très difficile. L’argent ne circule pas à cause de la crise« , s’est plaint Lucienne Saramandja, vendeuse des légumes.
« Si c’étais avant cette crise, je devais déjà écouler ces tas d’amarante douce. Aujourd’hui, il y a la mévente« , a-t-elle regretté.
Paterne, un des vendeurs de miroirs dans le marché de Haoussa reconnaît lui aussi cette difficulté dans l’écoulement des produits. Il demande au Gouvernement de favoriser le retour de certains Centrafricains en exil ou déplacés internes.
« Avant la crise, je pouvais vendre mes miroirs en deux ou trois jours. Mais actuellement, il faut un voire deux mois. Le départ massif des musulmans nous a mis en difficulté. Ce sont nos meilleurs clients« , a déploré le vendeur ambulant qui réclame « du Gouvernement rien que la paix« .
Poumon économique de Bouar, le quartier Haoussa n’est plus que l’ombre de lui même. Les habitants ont pour la plupart fui lors de la crise qui a secoué la localité. Aujourd’hui, seulement quelques uns ont regagné la ville.