C’est finalement fait! Le gouvernement centrafricain et les chefs des 14 groupes armés ont paraphé ce 5 février 2019 le document de l’accord de paix conclu à Khartoum au Soudan. Etaient présents à la cérémonie le Chef de l’Etat centrafricain, Faustin Archange Touadéra et son homologue soudanais Omar El Béchir.
Le paraphe de cet énième accord de paix en Centrafrique a mobilisé les diplomates accrédités au Soudan ainsi que certaines autorités Centrafricaines. Tous les leaders des 14 groupes armés ont paraphé le document dont le contenu n’est toujours pas dévoilé. Moussa Mahamat Faki, président de la commission de l’Union Africaine invite les Centrafricains à saisir cette occasion, pour tourner la page sombre de l’histoire de leur pays.
« Prenez l’exemple du Rwanda qui préside notre Union, c’est un pays moderne, unit qui s’est construit sur des tombes. Ce n’est pas impossible pour les Centrafricains à faire en Centrafrique. Excellence monsieur le président de la République Cher frère, vous avez montré votre leadership, il faut faire toute concession imaginable et nécessaire, il faut faire violence pour s’accepter tous » a exhorté Moussa Faki Mahamat.
De son coté, le président Centrafricain Faustin Archange Touadéra, s’engage à respecter les clauses de cet accord. « Je m’emploierai à respecter avec détermination la mise en oeuvre de l’accord que nous avons conclu ensemble avec le même crayon et soutenu en cela par les amis de notre peuple. Avec le sentiment du devoir accompli et conscient de l’immensité de la tâche qui nous attend à mes compatriotes, je redis bienvenus à la maison. Rentrons ensemble à Bangui pour célébrer ensemble la fraternité retrouvée » a lancé Faustin Archange Touadéra.
Nourredine Adam, le leader du FPRC, sollicite quant à lui, la contribution du peuple Centrafricain. « Nous avons paraphé l’accord de paix. Je demande à la population de cultiver la paix et le vivre ensemble. Le peuple a beaucoup souffert. Le Président a pris l’engagement de tourner la page sombre de l’histoire nous l’acceptons« .
Nourredine Adam estime que « dans certaines zones du pays, les gens manquent d’eau potable et de structure sanitaire, alors que pour des intérêts égoïstes, un groupuscule de personnes manipule les gens à Bangui« .
La société civile, présente comme observateur à ces négociations, se réserve de tout commentaire en attendant la publication du contenu de l’accord. « Ce sera à Bangui que l’accord de paix sera signé. Et puisque ce n’est pas signé, le document ne sera pas publié. Par conséquent, nous nous taisons de tout commentaire« , a expliqué Me Bruno Hyacinthe Gbiégba, militant des droits de l’homme poursuivant que « notre préoccupation au niveau de la société civile est l’impunité zéro, une préoccupation partagée par le peuple centrafricain ».
Les leaders des groupes armés sont attendus à Bangui pour la signature finale de cet accord dit : de paix et de réconciliation. La délégation présidentielle a regagné Bangui automatiquement après le paraphe du document.
Le dialogue de paix en RCA initié par l’Union Africaine s’est ouvert le 24 janvier 2019 à Khartoum au Soudan.