L’eau potable particulièrement l’eau de la Sodeca, la Société de distribution d’eau en Centrafrique, devient une denrée rare en cette saison sèche dans presque tous les quartiers de Bangui.
Le décor est dramatique. Il faut quitter la maison tôt et faire preuve de beaucoup de combativité pour avoir un peu d’eau. Plusieurs ménages se promènent avec des bidons de quartier en quartier et parcourent des fois plusieurs kilomètres à la conquête d’eau. Les puits qui ravitaillent la population tarissent au fur et à mesure. Quelques habitants s’en plaignent.
« C’est un problème crucial que nous connaissons en ce moment. Je suis sorti à 2 heures du matin avec ma femme pour aller chercher de l’eau« , explique Jean de Dieu Kossi, un enseignant du fondamental 1 indiquant que même les puits tarissent.
Comment comprendre ce tarissement rapide des puits ? Maxime Socky Yandjia Représentant résident de l’Eau et Assainissement pour l’Afrique (EAA) à Bangui explique que, « des fois, on creuse et on n’arrive pas dans la nappe souterraine. On trouve juste un lac et on pense déjà arriver à terme. Et comme nous sommes en saison sèche, les puits peuvent tarir« .
Une seconde interprétation scientifique selon Maxime Socky Yandjia, « nous vivons un temps de péjoration climatique, et cela fait partie des effets du changement climatique« .
Ce problème d’eau potable perdure des années et la Sodeca est loin d’apporter une solution idoine. Le Ministère du Développement de l’Energie et des Ressources Hydrauliques justifie cette pénurie d’eau par la vétusté des installations techniques.
« Depuis plus de 20 ans, la Sodeca se trouve confrontée à des problèmes de vétusté d’équipements qui font que la capacité de pompage aujourd’hui est réduite« , explique Alain Fidèle Kolongato Ngbadou, Directeur de Cabinet au Ministère du Développement de l’Energie et des Ressources Hydrauliques.
- Kolongato Ngbadou ajoute qu’il y a « des problèmes liés à l’électricité. Car, la Sodeca fonctionne à base de l’énergie qui lui permet de mettre en fonction les pompes immergées qui se trouvent au niveau du fleuve Oubangui« .
Aucun projet n’est en cours pour apporter des solutions à ce manque criard d’eau potable dans la capitale. Cette pénurie d’eau est un vécu quotidien de la population pendant la saison sèche. Les Filles et fils de Bangui doivent prendre leur mal en patience.