Le gouvernement centrafricain, l’Unicef et un groupe de partenaires ont lancé ce mercredi à Bangui, un programme d’éducation visant à réintégrer 90% des enfants déscolarisés dans le système éducatif formel. Ce programme d’une durée de trois ans va appuyer environ 900 000 enfants affectés par la crise.
Ce programme ambitieux vise à répondre aux défis posés par la violence et les déplacements qui ont fait près d’un demi-million d’enfants déscolarisés dans le pays.
Pour les autorités centrafricaines, c’est un challenge à atteindre malgré le contexte de la crise. «La crise a engendré des situations d’abandon scolaire, de décrochage, il y’ a par exemple des enfants qui n’atteignent pas le cap du Cours Moyen 2ème année (CM2). Le programme de résilience nous permet de développer un programme d’éducation alternatif des enfants », a expliqué Dr Ernest Mada, Directeur de cabinet au Ministère de l’Education nationale, ajoutant que «l’éducation n’a pas besoin d’attendre qu’une guerre finisse avant de s’opérer. Donc nous nous sommes lancés ce défi malgré le contexte difficile auquel notre pays s’est confronté ».
Selon Christine Muhigana, Représentante de l’Unicef, principal partenaire de ce programme de résilience, «la plupart des enseignants à l’intérieur du pays ont abandonné leur poste face aux violences et à l’absence de rémunération du fait de la crise. Le système éducatif repose principalement sur des enseignants communautaires non formés encore appelés ‘Maîtres-parents’ ».
En urgence, le programme ‘Education sans délai’ a mobilisé 6,5 millions de dollars sur un budget global de 77 millions $, pour permettre le retour à l’école des enfants déscolarisés, la construction de 1000 salles de classe et la distribution de 320.000 kits scolaires aux élèves dans 6 préfectures de la RCA.
Selon l’Unicef, depuis 2017, 89 attaques contre des écoles ont été rapportées tandis que 20% des écoles sont toujours fermées dans le pays.
Ce programme dit de résilience sera mis en œuvre dans 6 préfectures et sera exécuté par Unicef, NRC, Plan International, HCR. Si « Education Cannot Wait » rassure déjà, le gap de fond mobilisable est de 58 millions de dollars à chercher.