Les malades à évacuer à l’étranger rencontrent d’énormes difficultés. Les procédures administratives sont lentes et causent souvent le décès de patients. De nombreux malades s’en plaignent.
Le système n’a que trop duré mais n’a jamais fait l’objet de fortes dénonciations. Il faut plusieurs gymnastiques pour obtenir gain de cause. Le dossier d’un malade peut prendre plusieurs mois avant le décaissement par le Trésor public de l’argent destiné à l’évacuation
« Je suis malade depuis le 24 décembre. Je devais être évacué mais jusqu’à présent les documents ne sont pas encore mis en place, c’est ce qui retarde la procédure » a témoigné Dieudonné Ngassa hospitalisé depuis trois mois à l’hôpital Communautaire de Bangui et dont le cas nécessite une évacuation. Il a indiqué qu’un « malade qui devait être évacué est décédé deux jours avant parce que ça tarde« .
Certains spécialistes de la santé déplorent aussi le laxisme dans le traitement des dossiers des malades. Selon eux, ce retard est la cause de la mort de certains malades. Du côté du Ministère de la Santé, Docteur Luc Salva Hérédébona, Directeur de l’organisation des soins et de gestion de l’espace hospitalo-universitaire , affirme que la Commission Médicale Nationale des Evacuations Sanitaires à l’Etranger siège toujours sur les dossiers des malades. Pour lui, c’est parfois le volet finance qui retarde les démarches.
« Il y a des critères. Si le malade meurt, cela veut dire qu’il n’est pas évacuable. Les cas qu’on évacue sont ceux qu’on estime que le patient peut voyager en avion, c’est en ce moment là qu’on évacue. Donc le dossier traine pour des raisons de trésorerie« .
Selon l’article 33 de l’arrêté signé des Ministères des Finances et de la Santé, le Trésor public dispose de trois (3) mois maximum pour décaisser les frais de prise en charge d’un malade. L’évacuation sanitaire à l’étranger est une aide sociale de l’Etat permettant de prendre en charge tout citoyen centrafricain malade par manque de plateau technique dans les hôpitaux du pays.