Les Banguissois n’ont pas répondu le 15 avril à l’appel de la société civile pour protester contre la nomination des mercenaires étrangers au gouvernement et la pénurie d’eau de la Sodeca dans la capitale. Plusieurs facteurs entrent en ligne de compte pour justifier le non respect du mot d’ordre par la population. Les forces de l’ordre ont investi les postes stratégiques dans les artères de Bangui tôt ce matin empêchant ainsi tout rassemblement.
Dans la plupart des lieux que Radio Ndeke Luka a sillonnés, notamment centre ville de Bangui en passant par les quartiers Lakounga, Sica, Sapeké et Petevo, les gens vaquent librement à leurs occupations.
Au centre ville, les portes des administrations publiques et privées ainsi que les commerces sont ouverts. L’appel à la désobéissance est divertissement apprécié par les Centrafricains. Anatole, agent dans une entreprise de la place, dit pourquoi, il n’a pas adhéré à ce mot d’ordre du GTSC .
«Ce qu’a dit la Société civile est vraiment important et compatible avec la constitution de notre pays. Il est interdit d’intégrer les chefs rebelles dans le gouvernement. Par rapport aux évènements qui ont secoué notre pays, les Centrafricains ont su que le pays est tellement enfoncé dans la boue, il n’y a pas de développement. C’est pourquoi les gens ont jugé mieux de vaquer librement à leurs occupations », a-t-il expliqué.
D’autre part, certains Centrafricains interrogés par Radio Ndeke Luka, regrettent la non tenue de cette manifestation de désobéissance civile. A l’exemple de Vénance, un habitant du quartier Lakouanga dans le 1er arrondissement de Bangui qui soutient l’initiative du GTSC, fustige l’attitude de la population centrafricaine.
«Nous sommes des peureux. On est là en train de souffrir, on supporte et on ne réagit pas. La RCA ne peut pas se développer dans de pareille condition. Il faut se réveiller. Pour le gouvernement, si quelqu’un réagit celui-ci se met en danger », a-t-il déploré.
L’appel de la société civile est un appel de trouble selon le gouvernement qui exhorte à la retenue pour privilégier la stabilité. La dernière mobilisation de la société civile pour une désobéissance civile remonte en mai 2018 où la société civile a appelé à la ville morte suite au drame du 1er mai en la paroisse notre Dame de Fatima. Une attaque d’un groupe d’hommes armés y faisait une dizaine de morts dont l’Abbé Toungoumalet Baba.