Le Directeur Général de la police centrafricaine, Colonel Bienvenu Zokoué, a donné ce 17 avril un autre son de cloche au sujet de l’affaire des 8 ressortissants camerounais, arrêtés à Bangui pour faux et usages de faux, puis expulsés le 13 avril au Cameroun sur ordre du ministre de la Sécurité publique, Henri Wanzé Linguissara.
Après les déclarations du ministre de la sécurité Publique sur Radio Ndeke Luka alléguant que ces faussaires ont été expulsés dans le respect des normes judiciaires. Colonel Bienvenu Zokoué a estimé qu’il faut dire la vérité aux centrafricains.
« Nous avons une obligation, celle de rendre compte fidèlement à la population dans un langage de vérité et avoir du respect pour celle-ci« , a martelé le Colonel expliquant qu’on « ne gouverne pas un département avec le mensonge« . Pour le Directeur Général de la Police centrafricaine, « ces gens ont une machine de fabrication » pouvant permettre de falsifier « à la fois les cartes de séjour, les permis de conduire et les cartes grises« .
L’officier de la police a relevé que le ministre Henri Wanzé Lingassara « a appelé le Directeur de Surveillance du Territoire pour lui conduire à son cabinet toutes les personnes arrêtées et toutes les pièces saisies« .
Colonel Bienvenu Zokoué s’est inquiété des propos tenus par son chef de département. « Lorsque le ministre dit qu’il a piégé ses subordonnés, on ne peut pas le faire » mentionnant que « cela n’étonne pas parce qu’il a l’habitude de le faire« . Pour le Directeur Général qui dit ne pas s’étonner, le ministre Henri Wanzé Lingassara « a piégé ses homologues ministres, tout le gouvernement pour les amener à Bambari » au mois de janvier 2019 pendant la Journée Mondiale de l’Alimentation, activité boycottée par les rebelles de Ali Darass. « Aujourd’hui, il veut nous piéger, on ne peut pas piéger la police« , a mis en garde Colonel Zokoué.
Le Directeur Général de la Police a saisi la rencontre avec la presse pour alerter le public sur les maux qui minent depuis quelques temps le bon fonctionnement de la police centrafricaine.
« Il vous souviendra que dans un passé récent, nos services à l’aéroport ont réussi à arrêter 5 sujets tchadiens de moralité douteuse à bord d’un vol. Nous avons fait un soit transmis au cabinet du ministre avec un arrêté portant expulsion du territoire centrafricain, le directeur de cabinet a signé, notre ministre a refusé de signer« , a indiqué l’officier de police.
Le 13 avril 2019, 8 ressortissants camerounais, faisant partie d’un réseau de faussaires de 11 personnes interpellés par la police dans le 8ème arrondissement, ont été extradés dans des conditions qui demeurent floues selon des sources policières.