Le Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC) a demandé ce 21 avril aux autorités de Bangui la remise en liberté de Paul Créscent Béninga, porte-parole du Groupe de Travail de la Société Civile (GTSC). Cette voix s’est élevée après l’ultimatum lancé par les leaders de ce groupe vendredi 19 avril.
Martin Ziguélé, président du MLPC, ancien Premier ministre et député de la nation, a exigé de l’exécutif et du judiciaire la libération pure et simple de Paul Créscent Béninga, porte parole du Groupe de travail de la Société Civile, mis en examen jeudi 18 avril. Selon Mr. Ziguélé, tous les efforts doivent converger vers la paix conformément à l’Accord paraphé à Khartoum le 5 février 2019 et signé à Bangui le 6 février.
« Avec l’Accord de Khartoum, des sacrifices ont été faits dans le sens de la paix et de la réconciliation. Des situations qui auraient du conduire immédiatement à des arrestations n’ont pas été faites pour obtenir la paix. Je voudrais dans le même esprit, que Paul Créscent Béninga et ceux qui l’ont accompagner dans cette démarche soient remis en liberté« , a souhaité le président du MLPC. A travers son intervention, Martin Ziguélé a rappelé au pouvoir en place que « la paix est plus importante que tout« .
Ultimatum du GTSC
Au lendemain de l’arrestation de Paul Créscent Béninga, une vague d’audition des membres de cette structure de défense des droits s’en est suivie à la Section de Recherches et d’Investigations. Blandine Tanga, Me Bruno Hyacinthe Gbiégba, Agnès Magba ont été entendus. Zita Radégone-Séléhina, membre de cette organisation, s’est volontairement faite auditionnée.
Au sortir de cette interpellation, le GTSC a fait une déclaration dans laquelle, il a exigé la libération immédiate et sans condition de son porte-parole. Le GTSC a automatiquement lancé un ultimatum, fixant la libération de son leader à 15 heures, heures de Bangui. Une injonction restée lettre morte à ce jour.
Le parquet général brandit les articles 285 et 292 du code de procédure pénale
Dans un communiqué publié le 12 avril, le Procureur Général près la Cour d’Appel de Bangui, Eric Didier Tambo, a expliqué que la procédure judiciaire déclenchée contre Paul Créscent Béninga, ses complices et ses commanditaires est justifiée par les articles 285 et 292 du chapitre III du code de procédure pénale intitulé : des atteintes à la sureté intérieure de l’Etat. Le communiqué du parquet général s’est appuyé sur celui du GTSC signé le 10 avril appelant la population à une marche pacifique pour protester contre la nomination des leaders mercenaires des groupes armés à des postes de responsabilité de l’Etat et aussi exiger du Gouvernement l’accès à l’eau potable.