Le village Amou situé à 25 Km de Sibut sur le tronçon Grimari a été le théâtre vendredi 19 avril 2019 de violences ayant provoqué la mort d’au moins 6 personnes et l’incendie de plus d’une dizaine de maisons incendiées.
Vendredi 19 avril aux environs de 19 heures, deux jeunes bouchers se rendent au couloir de transhumance situé à 5 Km du village Amou. Selon des témoignages, ils se seraient rendus sur les lieux pour récupérer un bœuf qu’ils auraient acheté dans la journée. C’est finalement des coups de feu qu’on entend dans l’obscurité. Des éleveurs armés ont tiré sur eux. L’un est décédé sur le champ et le second grièvement blessé.
La nouvelle s’est rapidement répandue dans le village et a provoqué la colère des habitants. Des membres de la communauté peuhle ont été pris à partie. Le bilan encore provisoire fait état d’au moins 6 morts et plusieurs dizaine de maisons d’habitation incendiées.
Alertés, les forces armées centrafricaines, la gendarmerie, les casques bleus des Nations Unies et le préfet de la Kémo, Lydie Gaoro, ont fait une descente samedi 20 avril sur les lieux pour calmer la tension et constater les dégâts. Plusieurs membres de la communauté peuhle, en majorité des femmes et des enfants, ont été sécurisés par les forces de défense et de sécurité nationale et internationale pour être conduits à Sibut.
Un calme précaire règne dans le village Amou, mais la psychose reste visible au sein de la population. Les habitants de Sibut-centre et des localités environnantes exigent la sécurisation de ce couloir de transhumance ou sa fermeture. Selon Vital Ouantino, Procureur près le Tribunal de Grande Instance de Sibut, une enquête est ouverte pour élucider les circonstances de cette violence.