La situation sécuritaire reste et demeure préoccupante dans les localités de Zangba et de Bangui-Ketté dans la Basse Kotto. Les éléments d’autodéfense s’érigent en maître absolu et sèment la terreur au sein de la population civile. Les prises d’otages, les tueries et agressions physiques sont devenus le quotidien des habitants.
Le vendredi 19 avril, plusieurs femmes de Zangba qui voulaient traverser l’Oubangui pour se rendre au marché de Kambo en R.D.Congo, ont été kidnappées par Bienvenu Guiambi venu de Yéwou tendre une embuscade sur l’île en face de Zangba. Le piroguier, un jeune de 19 ans, a été tué et les femmes prises en otage. Violées, torturées et menacées, ces femmes sont jusqu’à lors détenues dans un lieu secret et leurs enfants, placés dans des familles d’accueil de fortune au Congo démocratique. Pour se faire fortune, Bienvenu Guiambi a exigé une rançon de 150.000 francs Cfa par personne avant toute libération.
Dans la nuit de samedi 20 à dimanche 21 avril au village Bangui-Ketté, un jeune homme d’une vingtaine d’années a été tué et un autre grièvement blessé par le prénommé Ludovic, un adjoint du chef de guerre Mathieu Gbotchando.
Toutes ces atrocités ont été unanimement condamnées par les leaders communautaires et les autorités politiques locales lors de la réunion d’urgence convoquée par la préfète Rosalie Komélo, mardi 23 avril. Le contingent mauritanien de la Minusca basé à Mobaye a tenté de se rendre jusqu’à Zangba, mais la traversée a été impossible à cause de la dégradation avancée du bac. Les habitants de ces localités n’ont que les yeux tournés vers Bangui d’où viendrait le secours.
Depuis 2017 dans les sous préfectures de Alindao, Kémbé, Satéma et Mingala, les miliciens antibalaka se sont reconvertis dans les activités génératrices de revenus. Pendant ce temps, ceux qui sont basés à Boulangba et Kandia dans la sous préfecture de Mobaye, Yewou et Bandarôh dans la sous préfecture de Zangba, continuent de plonger la population civile dans le désarroi. Dans ces zones, les atrocités se poursuivent et les représailles sont toujours alarmantes.