La reprise des activités minières à Bozoum par les chinois n’a pas fait que des heureux. Elle a fait aussi des mécontents ce 27 avril après-midi. En cause la brève arrestation du Père Aurelio Gazzera, curé de la Paroisse de Bozoum.
Mais comment on est-on arrivé là ?
L’exploitation de l’or par quatre sociétés chinoises à Bozoum n’est pas du goût de la population qui déplore la dégradation de l’environnement qui va avec. Par une décision du ministre des Mines Léopold Mboli-Fatran, l’exploitation a été suspendue. Cette mesure conservatoire n’a pas assez duré. Une mission tripartite a séjourné dans la localité et a conclu qu' »on ne peut faire de l’omelette sans casser les œufs » et d’ajouter qu' »il n’y a pas d’impact sur l’environnement ».
Par conséquent, les chinois doivent reprendre les activités d’exploitation minière à Bozoum. C’est ce qu’a indiqué le 24 avril 2019 le ministre des Mines Léopold Mboli-Fatran et son collègue des Eaux et Forêts, Idriss Amit.
Les réactions de la population ne se sont pas fait attendre. D’abord, le député de Bozoum 1 Corneille Sérékoisse dans une interview accordée à Radio Ndeke Luka le 25 avril dit ne pas comprendre la décision de reprise des activités. Selon lui, la dégradation de l’environnement est belle et bien réelle.
Le 27 avril, Aurelio Gazzera, curé de la paroisse de Bozoum a été arrêté par la brigade minière de Bozoum avant d’être relaxé. « Il est soupçonné par Bangui d’avoir ourdi la contestation contre les Chinois et est aussi soupçonné d’être dans le commerce informel de l’or, ces mêmes sources gouvernementales l’accusent d’avoir prêché la haine lors de son homélie » a précisé le directeur régional des Mines lors de la présentation du rapport.
Accusation difficilement vérifiable pour l’instant. Le 27 avril toujours, un jeune homme d’environ 24 ans a été blessé par balle à Bozoum. En représailles, la population a incendié un véhicule d’une des sociétés chinoises.
Dieudonné Youngaïna, préfet de l’Ouham-Péndé a annoncé l’ouverture d’une enquête judiciaire en vue de faire la lumière sur cette affaire. Le calme semble revenir à Bozoum mais la situation reste bien volatile. Cette tension explique combien l’exploitation de l’or à Bozoum est encore sensible.