Les professionnels des médias ont réfléchi ce jeudi 2 mai à Bangui, en prélude à la Journée internationale de la presse célébrée ce 3 mai, sur la sécurité des journalistes au travail et la non délivrance de la carte de presse. Initiée par l’Union des Journalistes Centrafricains (UJCA), l’activité a pour but de passer en revue la profession pour mieux l’orienter.
« Nous avons voulu conférer à la presse pour donner premièrement la possibilité aux centrafricains de comprendre que la journée du 3 mai est une journée assez importante pour la liberté de la presse en commençant par les journalistes centrafricains qui ont été au devant de la scène avant les hommes politique pour que cette responsabilité nous soit reconnue », a précisé Tita Samba Solé, président de l’Union des Journalistes Centrafricains.
Tita Samba Solé a interpellé les professionnels des médias nationaux à prendre le métier à bras le corps : « Journalistes, ne pensez pas que les autres vont faire à notre place. Ils ne le feront pas ». L’important pour le président de l’UJCA, est d’avoir le droit d’informer selon les règles de l’art. « Qu’on nous donne ce droit, même si on ne nous le donne pas, nous avons l’ambition de l’arracher », a-t-il prévenu. Selon Tita Samba Solé, « nous avons mis en place des textes et je souhaiterais que nous, journalistes, nous nous mettions ensemble pour les respecter ainsi que les lois nationales », ajoutant que « c’est en ce moment que le pays va nous accorder du crédit ».
Ce 3 mai, plusieurs activités sont prévues à Bangui parmi lesquelles une conférence débat autour du thème national « la gestion des rumeurs, impact sur les médias ».
La lecture du public sur le travail des médias en RCA
Le centrafricain lambda est reconnaissant du travail que font les journalistes. Ces hommes et femmes soulignent particulièrement le rôle des médias dans la diffusion des informations.
« D’une manière générale, les journalistes font bien leur travail, surtout ceux du privé. C’est grâce à eux que nous avons des informations contrairement à d’autres médias qui ne le font pas », a relevé un fonctionnaire qui a requis l’anonymat. Pour Jean Blaise Ango, employé dans un établissement commercial de la place, « le régime en place a beaucoup fait pour les journalistes, aucun d’entre eux n’a été mis en prison ».
« Je reproche aux médias publics la non divulgation totale des informations. Ils nous cachent certaines vérités », a fait remarquer un vendeur ambulant de la capitale.
Le monde célèbre ce 3 mai 2019, la 26e journée internationale de la liberté de la presse sur le thème : « média pour la démocratie : le journalisme et les élections en période de désinformation ».
RCA : La liberté de la presse connait un déclin en 2019 selon un rapport de Reporter Sans Frontières (RSF)
L’organisation de défense des droits des journalistes a classé la RCA à la 145ème place sur 180 en 2019 contrairement à l’année 2018 où le pays occupait la 112ème.
Selon le rapport de Reporter Sans Frontières, les journalistes qui donnent la parole aux différents protagonistes du conflit sont régulièrement traités d’espions ou de complices des groupes armées. RSF déplore par ailleurs les rumeurs ou les campagnes de calomnies qui demeurent encore dans le traitement de l’information notamment dans certains média. Il précise que Radio Ndeke Luka, soutenue par la fondation suisse Hirondelle, est l’un des très rares médias à diffuser une information respectueuse des faits et des sources.