Les denrées alimentaires sont devenues de plus en plus rares ces derniers temps sur les marchés hebdomadaires dans la préfecture de la Lobaye. Le manioc, les bananes plantains et autres produits champêtres sont quasi inexistants dans la région. Les paysans accusent la faible pluviométrie mais surtout le changement climatique.
Le constat est palpable dans presque toute la région. De Pissa à Mbaïki en passant par Mongoumba et Bangandou, le constat est presque le même. Les paysans ne savent à quel saint se vouer face à cette situation alarmante. La pluie tombe 2 à 4 fois par mois. Les régimes de bananes, les boutures de manioc et les pépinières de taro végètent dans les champs.
Les répercussions sont ressenties sur le prix de la cuvette du manioc, aliment de base des centrafricains. Cette cuvette qui se vendait à 1500 francs quelques mois en arrière, coûte aujourd’hui 2200 francs à Mongoumba, 2500 francs à Pissa et 2750 francs à Batalimon.
Ornella Yoro, vendeuse de la viande boucanée à Pissa a également déploré cette hausse. Ce problème, selon elle, a un impact sur le régime alimentaire. Les habitants ne mangent désormais qu’une seule fois par jour au lieu de deux.
Certains notables rencontrés ont mis en exergue la paresse de la jeunesse à pratiquer l’agriculture. De nombreux jeunes de la ville de Mongoumba et des villages environnants ont préféré s’aventurer au Congo Brazzaville ou encore s’intéresser à l’exploitation des ressources minières. Certains d’entre ont plutôt versé dans la consommation abusives des stupéfiants.
La Lobaye est l’une des grandes préfectures forestières de la République Centrafricaine. Elle partage les frontières avec le Congo démocratique et le Congo Brazzaville.