La sucrerie centrafricaine (Sucaf) a produit plus de 10 mille tonnes cette année. Un record par rapport à 2018 où la production était inférieure (900 tonnes). Cette amélioration est objet de satisfaction exprimée ce 21 mai par son Directeur Général sur le site de production de Ngakobo, à 60 km de la ville de Bambari dans la Ouaka.
Le succès enregistré dans la production sucrière de cette année est obtenu dans un contexte difficile à deux niveaux. D’abord sécuritaire avec les taxes exorbitantes imposés par les groupes armé empêchant les opérateurs économiques à s’y rendre.
« Le sucre est acheminé par voix terrestre essentiellement par les camions des transporteurs. Or sur le plan sécuritaire, les transporteurs se plaignent parce qu’ils sont rançonnés du site pour aller au niveau de Bambari. Ils payent des taxes. Certains refusent de venir jusqu’ici parce qu’ils refusent de payer ces taxes qui s’élèvent à 80.000Fcfa » a indiqué Emmanuel Ouayémon, directeur du site de production de la Sucaf.
Occasion pour le staff de la Sucaf de motiver le personnel qui a réalisé cette prouesse. Ce succès dans la production cache mal un autre problème de la Sucaf, le prix du sucre en déphasage avec le pouvoir d’achat des Centrafricains. Emmanuel Ouayémon donne des éclaircissements à ce sujet. » Nous avons un taux de taxes sur la valeur ajoutée (TVA) qui est de 19% alors que dans les années antérieures, le taux était de 5%. La différence c’est ce qui rentre dans la caisse de l’Etat. Et donc le prix du sucre subit aussi cette taxe et le consommateur paye aussi les taxes, c’est pourquoi le prix du sucre est aussi élevé » a-t-il ajouté.
Si le prix du sucre galope du fait de la loi des finances 2018 qui exige une augmentation sensible, la Sucaf plaide auprès du gouvernement centrafricain afin de faciliter la signature du protocole d’accord pouvant donner de l’équilibre et de l’oxygène à l’entreprise de mieux exercer.