Plusieurs chantiers de construction, pour la plupart financés par des partenaires au développement, restent inachevés en République Centrafricaine et précisément à Bangui, la capitale. Ces projets, construction des routes, infrastructures sociales de base et autres, une fois lancés n’arrivent pas à termes.
Sur le terrain, le constat est déplorable si l’on fait le tour des chantiers ouverts à Bangui. Des centaines de milliards de francs Cfa volent en éclat et les résultats ne sont guère satisfaisants pour la population. Un exemple probant reste celui des 5ème et 8ème arrondissements avec les travaux de construction des avenues Baïkoua, la Paix et Ruth Roland.
Même si SATOM a presque fini les travaux de l’avenue de la Paix, ONM (Office National du Matériel) a par contre cessé depuis plusieurs mois les activités sur l’avenue Baïkoua. Les canalisations et les bitumes sont faites à moitié alors que certaines indiscrétions affirment que tout le financement a été décaissé par l’Etat. Une situation qui pousse à des interrogations.
« Nous nous sommes posés la question, pourquoi cet arrêt ? Quand on donne un travail, il faut faire le suivi. Cet arrêt signifie qu’il y a problème quelque part« , a fait savoir un habitant riverain de l’avenue Baïkoua.
Même si l’on ne parle plus des travaux de reconstruction de l’avenue des Martyrs, pourtant annoncée sur le tarmac de l’aéroport Bangui M’Poko, les choses trainent alors que le délai d’exécution est épuisé. A l’intérieur du pays, la situation est catastrophique profitant de l’instabilité sécuritaire.
Face à ce système qui tend à devenir chronique, l’Assemblée Nationale réagit et propose la mise en place d’un comité de suivi de ces travaux. « S’il y avait un comité de suivi, on allait pas arriver à ce niveau« , a fait savoir Benjamin Kaïgama, président de la commission Equipement au Parlement expliquant qu’il y a « déficit quelque part« .
Pourquoi les travaux trainent souvent ou ne finissent pas ?
Le fonctionnement d’une entreprise répond à des facteurs endogènes et exogènes. Parlant des facteurs internes, Evariste Djignito, président du collectif des entrepreneurs centrafricains trouve qu’un « chantier peut-être arrêté parce que l’entreprise n’a pas été payée ou que ses décomptes ne sont pas versés. Il peut aussi être arrêté du fait d’une mauvaise conception par la maitrise d’œuvre. Cela peut-être dûà la défaillance de l’entreprise« .
D’autres facteurs extérieurs peuvent arrêter les travaux comme « les émeutes, les guerres, des situation imprévisibles« . Selon Evariste Djignito, « les travaux peuvent connaitre un arrêt par absence de matériaux, intrants de base de ce chantier« .
Plusieurs questions pendantes. Comment se fait l’attribution des marchés ? Pourquoi les financements sont entièrement donnés et que les travaux ne finissent pas ? Où va l’argent décaissé ? Pourquoi les autorités concernées restent-elles muettes ? Des questions auxquelles les Centrafricains attendent toujours des réponses.