C’est presqu’une prison à ciel ouvert selon le constat. Les femmes déplacées d’Alindao dans la Basse Kotto sont privées de leurs activités agricoles, principales sources de survie de plusieurs d’entre elles. La dernière attaque des hommes armés de l’UPC en décembre 2018 aggrave leur situation.
La situation est catastrophique quand on regarde de près le calvaire des déplacés du site de l’église catholique de la ville d’Alindao. Ces personnes qui ont quitté leur région d’origine sont abandonnées à leur triste sort. Elles manquent de tout et ne pas savent à quel saint se vouer.
« Ce sont les feuilles de manioc que je prépare avec l’huile de palme pour mes enfants. Nous dormons sur des cartons, cela ne nous reflète pas« , a déploré Jeanne, jeune mère de 3 enfants, dont le dernier né sur ce site est âgé de 6 mois.
Des difficultés partagées par presque tous les habitants de ce site. Le jeune Benoit, s’occupe de sa petite famille et de sa maman victime. « Ma maman est souffrante depuis la dernière attaque de décembre 2018. En voulant fuir, elle est tombée et s’est cassée l’os vertébral. Nous n’avons pas de moyen financier pour l’amener à l’hôpital« , s’est plaint Benoit, dépourvu de moyens financiers.
« Les enfants dorment à même le sol et ma femme prépare les bâtons de manioc pour subvenir à nos besoins nutritionnels« , a-t-il poursuivi regrettant que personne ne songe à eux.
« Trouver de quoi à manger est devenu difficile« , a renchéri la jeune Sandrine, une des personnes déplacées. Depuis près de 3 ans, les déplacés du site de l’église catholique de Alindao souhaitent regagner leurs domiciles respectifs. Mais, ils craignent pour leur sécurité. Agée de 70 ans, Anne Marie qui a perdu son mari et ses deux fils, sollicite l’appui du Président de la République, Faustin Archange Touadéra.
« As-tu oublié la population d’Alindao ? Penses-tu au moins à ceux qui vivent dans cette partie du pays ? Nous t’avons élu. Vas-tu nous abandonner au point de nous laisser mourir avec nos enfants et petits-fils ?« , s’est lamentée cette vieille dame.
Le site des déplacés de l’église catholique d’Alindao regorge plus de 20 mille personnes dont les plus vulnérables sont les enfants et les femmes.