La vie devient de plus en plus chère en République Centrafricaine et plus précisément à Bangui, la capitale. Difficile aujourd’hui pour beaucoup de ménages de joindre les deux bouts. Les budgets des familles sont de plus en plus insuffisants face aux dépenses. Responsables de familles et d’entreprises, tous se plaignent.
Les denrées alimentaires, les produits de première nécessité, les transports, l’eau et l’électricité, les crédits de communication, les matériaux de construction, l’éducation, les différentes prestations de services, presque tout, devient cher. L’augmentation des prix des denrées alimentaires est cependant très vertigineuse.
« La vie est dure à Bangui. Auparavant, avec 1000 ou 1500 francs Cfa, on pouvait nourrir sa famille. Mais aujourd’hui, même 5000 francs Cfa ne suffisent pas surtout pour nous qui sommes mères de plusieurs enfants« , a expliqué Gertrude, mère d’une famille de huit enfants.
L’augmentation de prix touche également les produits exportés et même le loyer. « L’huile se vendait à 750 Francs Cfa, aujourd’hui le litre est à 1500 francs Cfa, le prix du sucre a doublé. Le loyer à Bangui, deux chambres coûtent 40.000 francs Cfa« , s’est inquiété Louis-Henri, un agent de gardiennage.
Certains centrafricains accusent le personnel des organismes des Nations-Unies et des Organisations non gouvernementales d’être à l’origine de l’inflation. Pour beaucoup, ces derniers ont un pouvoir d’achat élevé et les commerçants mettent tout le monde sur la même balance.
« Chaque vendeur fixe le prix selon sa volonté, et le pouvoir d’achat des Centrafricains ne vaut pas celui des casques bleus« , a souligné un fonctionnaire rencontré à la sortie d’un magasin.
Devant ces hausses de prix, les ménages n’arrivent pas à joindre les deux bouts. Les consommateurs ne sont pas satisfaits des produits qu’ils achètent. Ceux-ci déplorent l’absence de mesures concrètes de la part du Ministère du Commerce pour réguler le prix des marchandises sur le marché.
Des sources proches de ce département indiquent que des mesures sont mises en place pour contrôler les prix des marchandises sur le marché mais regrettent le sous-effectif du personnel et le manque de moyens roulants.
Les commerçants et les agriculteurs de leur côté, déplorent l’insécurité qui impacte très négativement leurs activités.
Devant cette situation, l’économiste Didace Sabone évoque les tracasseries de ravitaillement des produits manufacturés par l’unique corridor Bangui-Garoua Boulaï et une faible production locale.