Les leaders de la plateforme politique E Zingo Biani n’ont pas pu tenir ce 22 juin 2019 leur 2e meeting après celui du 15 juin dispersé par la police. En cause, le déploiement musclé des forces de l’ordre sur les lieux du rendez-vous. Les leaders du mouvement ont demandé et obtenu de la Minusca une audience une heure avant l’heure fixée pour cette réunion politique populaire.
Au sortir de la rencontre avec la Minusca Gervais Lakosso, coordonnateur de la plateforme E Zingo Biani confirme l’annulation du meeting. » Nous avons décidé de l’annulation du meeting parce que les forces de l’ordre ont mis des dispositifs musclés pour nous en empêcher. Nous sommes venus à la Minusca informer la communauté internationale et nous avons dit que nous allons poursuivre les manifestations » a-t-il lâché.
La plate forme E Zingo Biani, s’oppose à l’Accord de paix de Khartoum. Les leaders soupçonnent Bangui de faire un deal électoral avec les groupes armés.
Suite au meeting avorté du 15 juin, des voix s’élèvent pour demander l’ouverture des discussions entre les pouvoirs publics et la classe politique. » Nous estimons qu’il est temps que le président de la République et les leaders de E Zingo Biani discutent. Employer des moyens militaires pour disperser une manifestation n’est pas bon surtout que la loi fondamentale l’autorise. L’inconnu c’est l’embargo. Cette crise peut renforcer la position du comité de sanction à retarder la levée de l’embargo et ce n’est pas bon » s’est inquiété Sébastien Wénézoui, coordonnateur du Collectifs des Centrafricains pour la Réconciliation. Un mouvement de la société civile
Sur les réseaux sociaux, l’audience accordée par la Minusca fait buzz. Devant les critiques et analyses, Jean Serge Bokassa, porte-parole de E Zingo Biani réagit et réfute la théorie de complot. « Nous n’avons pas accepté une invitation de la Minusca, nous avons demandé à celle-ci de nous recevoir urgemment pour nous permettre de délivrer notre message à leur endroit » a-t-il justifié, ajoutant que :
» Nous ne voulons pas engager la vie de nos compatriotes au regard des informations que nous avons à notre possession. La théorie du complot et toutes sortes de propos mensongers sont jetés sur le Mouvement a tord, pourtant, ceux qui usent de moyens illégaux, de corruption et de menaces à visages découverts, ce n’est pas nous et croyez-nous. C’est une virgule dans le récit de notre histoire et non un point. Nous ne voulons pas dresser les centrafricains, les uns contre les autres. Les courtisans et les zélés d’aujourd’hui qui à tord nous combattent, pour peu qu’ils comprennent le sens de notre lutte, demain serviront la République au travers de nos valeurs et non des leurs ».
Le gouvernement n’a pas encore réagi à ce 2e rassemblement avorté et les leaders d’opposition n’ont pas aussi annoncé une nouvelle date pour leur prochaine action.