Le fait qui s’est produit dans la commune de Bégoua parait étrange. Un bébé d’un jour de sexe féminin a été jeté dans la nuit de mardi 30 à mercredi 31 juillet par sa mère dans les latrines au quartier Zacko 3. La nouveau-née a eu la vie sauve grâce à l’intervention d’un habitant du quartier.
Attiré par les cris du bébé, un homme de passage s’est précipité pour le sauver de justesse. Transportée à l’hôpital du district de Bégoua par le chef du quartier Zacko 3, le nourrisson est pour l’instant hors du danger et sa garde confiée au Centre de la Mère et de l’Enfant à Bangui.
« Ce matin, vers 6h, j’ai été interpellé par le médecin de l’hôpital faisant état de cet enfant qui était retrouvé dans la latrine et amené par le chef du quartier » raconte Docteur Alain Modeste Gbéné, médecin chef de l’hôpital de district de Bégoua. « On a examiné et la maman et le bébé. La nouveau-née présente un bon état de veille avec tous les réflexes. C’est une enfant à terme« , poursuit le médecin.
Selon Docteur Gbéné, les résultats des examens attestent que « la maman du bébé se porte bien« . Par contre au « niveau de l’ombilic, on s’est rendu compte qu’il ya un arrachement du cordon ombilical (…) c’est un accouchement qui a eu lieu récemment et c’est non assisté« , commente le médecin chef de l’hôpital de district de Bégoua.
Le personnel sanitaire a tenté d’élucider les circonstances qui ont poussé cette maman a jeté son bébé. La goutte d’eau qui a débordé le vase d’après les explications de cette femme serait un « petit problème avec son mari« .
« Nous avons jugé mieux d’envoyer le bébé au Centre de Mère et de l’Enfant pour un meilleur suivi » a indiqué Docteur Gbéné.
La LCDH avait tiré la sonnette d’alarme
Le 26 juillet, la Ligue Centrafricaine des Droits de l’Homme (LCDH) a condamné les crimes commis sur ces deux faits récents. Selon l’organisation de défense des droits de l’homme, les autorités nationales n’accordent pas assez d’importance aux violences faites aux mineurs.
« Nous appelons les pouvoirs publics à être plus vigilants« , a lancé Joseph Bindoumi, président de la LCDH.
Au courant de ce mois de juillet qui s’achève, le sexe d’un bébé d’au moins un mois a été amputé de manière non encore élucidée au Complexe Pédiatrique de Bangui. Dans cette même lancée, un jeune homme de 16 ans a été battu à mort par son propre père, un député qui s’est rendu aux forces de l’ordre.
Les autorités centrafricaines n’ont pas réagi depuis que ces violences ont été dénoncées. Et pourtant, la République Centrafricaine a signé la Convention relative aux droits de l’enfant (CDE), le 30 juillet 1990. Le document a été ratifié par le pays le 23 avril 1992.