Les enlèvements se poursuivent encore au Pk5 dans le 3ème arrondissement de Bangui. Un jeune homme âgé de 18 ans a été kidnappé samedi 27 juillet dans les environs de la mosquée Ali Babolo. Il a été dépossédé d’une somme de 25.000 francs Cfa, avant d’être relâché dimanche aux environs de 17 heures.
Ce commerçant en gestation se rendait dans ce grand centre commercial pour acheter ses marchandises. Dans la recherche des articles à payer, il est interpellé par un groupe de 8 personnes pour être conduit dans le lieu qui lui semble inconnu selon ses propres termes.
« C’est aux environs de 10 heures que je suis arrivé au Pk5. Les magasins dans lesquels j’achète mes marchandises sont tous fermés. Poursuivant mes recherches, 8 jeunes m’ont interpellé« , a confié le jeune à Radio Ndeke Luka. « Pris de peur, j’ai obtempéré et ils m’ont conduit dans une clôture sinistre. Ils m’ont fouillé et pris 25.000 francs qui devaient me permettre de payer mes marchandises« , a-t-il dénoncé regrettant « n’avoir plus rien à faire« . « Le chef a envoyé payer des boissons avec l’argent« , a regretté la victime.
L’interpellation a été suivie d’interrogatoire pour l’identifier afin de mieux mener l’opération. « Ils ont demandé d’où je viens, je leur ai répondu que j’habite le 5ème« , a lâché le jeune commerçant, sous peine de subir un traitement inhumain et dégradant.
La nuit, dormir a été un parcours de combattant pour le jeune otage. « A 18 heures, j’ai été complètement déshabillé pour passer la nuit sur le planché en ciment » jusqu’au matin. « C’est à 17 heures qu’ils m’ont libéré« , a-t-il fait savoir précisant qu’il n’y a pas eu de torture corporelle.
« Où se trouve la cohésion sociale » ?
L’enlèvement de ce jeune commerçant a relancé deux questions : le vivre ensemble entre musulmans et non musulmans et la libre circulation des biens et des personnes dans le 3ème arrondissement.
« Où se trouve la cohésion sociale ?« , s’est interrogé la maman de la victime ajoutant que « la libre circulation n’existe pas au Pk 5. Et pourtant, nos frères circulent librement« . « Que se passe-t-il pour que des jeunes soient pris en otage alors qu’ils vont chercher leur gagne pain« , s’est encore demandé la maman de l’ex otage.
La médiation de la Minusca a permis au jeune commerçant d’avoir la vie sauve. Aujourd’hui au Pk5, des efforts se font pour ramener la sécurité, mais un groupuscule d’individus continuent de commettre des exactions.