RCA : la CPS se saisit de l’affaire « massacre de Paoua »©RNL / Gildas Nabeza
Le Procureur de la Cour pénale spéciale, Toussaint Muntazini Mukimapa, prêtant serment à Bangui le 30 juin 2017

RCA : la CPS se saisit de l’affaire « massacre de Paoua »

La Cour Pénale Spéciale (CPS), censée juger les crimes les plus graves commis en Centrafrique, a affirmé se saisir du dossier du massacre du mois de mai 2019 dans les villages Lémouna, Koundjili et de Bohong dans l’Ouham-Péndé, nord-ouest du pays.  

« Sur son initiative, le bureau du Procureur de la CPS s’est intéressé au dossier qui concerne cette région et a demandé au Procureur général près la Cour d’Appel de Bangui de lui confier le dossier pour analyse et examens », a indiqué le magistrat Théophile Momokoama, porte parole de la CPS.

Pour le magistrat, « la loi a prévu une articulation entre les actions qui sont menées par les juridictions de droit commun et la Cour pénale spéciale ».

 « C’est une phase préliminaire dans tout le travail du quotidien que fait la Cour pénale spéciale », a ajouté Théophile Momokoama.

L’historique

Le 21 mai 2019, les villages Koundjili, Lémouna et Bohong ont été le théâtre d’une scène de violence avec un bilan pathétique attribué aux éléments des 3R. 46 personnes, tous des civils, ont été tuées dont le député suppléant de la circonscription de Paoua 1.

Les organisations de défense des droits de l’Homme, notamment la Ligue Centrafricaine des droits de l’Homme (LCDH), ont documenté ces crimes et exigé du gouvernement que justice soit rendue. Plusieurs semaines après, le Procureur général près la Cour d’Appel de Bangui, Eric Didier Tambo a affirmé que ces infractions relèvent de la compétence de la Cour pénale spéciale.

Selon un rapport de Human Right Watch publié le 18 juillet, 46 civils ont été tués à Koundjili, Lémouna et Bohong alors qu’ils étaient conviés à une réunion de recherche de la paix dans leur localité. Aujourd’hui, trois auteurs présumés sont livrés à la justice suite à un ultimatum du gouvernement lancé aux 3R qui contrôlent la région.