Dans un rapport publié le 30 juillet 2019, le Conseil de Sécurité des Nations Unies a dressé un tableau sombre de la situation sécuritaire, ces deux dernières années en Centrafrique. Il encourage les pays voisins du pays à l’appuyer dans l’application de l’Accord de paix.
Le document de 168 pages brosse la situation sécuritaire, humanitaire, économique de la période de 2017 à 2019. Le rapport mentionne entre autre que des éléments de groupes armés signataires de l’Accord de paix commettent presque chaque jour des violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire.
Selon le document, au cours des cinq premiers mois de l’année 2019, 616 incidents touchant des travailleurs, locaux ou humanitaires ont été enregistrés. La question de retour des déplacés internes continuent de faire débat. Le rapport fait état de violations graves du droit international humanitaire dans certaines régions du pays. La ville de Bria dans la Haute-Kotto et de Zangba dans la Basse-Kotto ont été mentionnées. Dans ces localités, des éléments ex-Séléka et Antibalaka, détenteurs illégaux d’arme, ont notamment entravé l’acheminement de l’aide humanitaire et se sont attaqués à des civils.
De nouveaux cas de recrutement d’enfants soldats ont par ailleurs été constatés. L’implication continue de groupes armés dans des trafics d’armes fait également douter de leur volonté d’accepter le rétablissement de l’autorité de l’État. Le rapport renseigne sur les filières et itinéraires d’approvisionnement en armes du groupe 3R auprès de réseaux basés au Tchad, ainsi que sur la manière dont les ex-Séléka du FPRC et de l’UPC continuent de se ravitailler en armes au Tchad et auprès d’éléments des Forces d’appui rapide opérant en territoire soudanais.
Le document indexe également l’Office centrafricain de répression du banditisme (OCRB) dans des atteintes graves aux droits de l’homme commises à Bangui.
Il ressort également du rapport que les autorités centrafricaines ont autorisé plusieurs entreprises privées à importer des quantités significatives d’explosifs et du matériel connexe, y compris des détonateurs, qui ne sont pas stockés conformément aux normes internationales de sûreté et de sécurité.
Enfin, le conseil de sécurité salue l’initiative prises par les Gouvernements centrafricain et camerounais de tenir la 12ème session de leur commission mixte en mai 2019. Il encourage les autres pays voisins de la RCA à mettre en place de telles commissions.