C’est désormais chose faite ! La deuxième phase de livraison d’armes promises par la Fédération de Russie à la République Centrafricaine est arrivée mercredi 14 août 2019 à Bangui. L’opération qui va se poursuivre pour atteindre 14 voyages, vise à équiper environs 8 bataillons de l’armée nationale déjà formés par les instructeurs russes.
La Russie a tenu sa promesse vis-à-vis de la République Centrafricaine dans le cadre de l’accord bilatéral entre les deux Etats amis. » Nous avons promis de fournir la deuxième partie des armes et nous avons tenu cette promesse. La livraison des armes et munitions permettra de moderniser les FACA et de renforcer davantage leur capacité. La Russie fournit ces matériels militaires à titre gratuit sur la base de l’accord bilatéral entre les chef d’Etat, entre les ministres de la Défense des deux pays et dans un esprit d’amitié et de coopération« , a précisé Vladimir Titorenko, ambassadeur russe en Centrafrique.
Sur les 14 rotations prévues pour équiper au moins 8 bataillons formés par les instructeurs russes, deux sont réceptionnées par les autorités centrafricaines. « Dans les prochains jours, plusieurs autres avions atterriront à Bangui avec les armes et munitions pour équiper au moins huit (8) bataillons des Forces armées centrafricaines. Nos instructeurs militaires ont déjà formé 2700 éléments des FACA« , a indiqué le Haut Représentant Russe. Pour le diplomate, « l’arrivée de la 2ème partie des armes permettra d’amer les FACA pour les prochains déploiements sur l’étendue du territoire national« .
Cette 2ème dotation russe a été le fruit d’une longue discussion avec le comité de sanction de l’ONU. « Nous avons discuté avec le comité de sanction des Nations Unies qui a finalement donné son accord pour la livraison des armes et munitions de guerre. Elles vont permettre de renforcer la capacité opérationnelle des forces de défense en vue de la sécurisation de l’ensemble du territoire« , a souligné colonel Alain Kénéféï, directeur des services techniques de l’armée.
Comment la Russie s’est-elle implantée dans le pays ?
Début 2017, la France était à la recherche d’armes à fournir aux soldats centrafricains formés par une mission européenne. Mais Paris se heurte au coût. L’idée surgit alors de donner une partie d’une cargaison saisie dans l’océan Indien qui, comme les lois internationales l’exigent, est destinée à la destruction. Le Conseil de sécurité de l’ONU donne son aval, sauf Moscou, qui s’y oppose. Agacé, le nouveau gouvernement français renvoie alors le président Faustin-Archange Touadéra vers la Russie. Cette dernière ne manque pas l’occasion.
En octobre, le président centrafricain rencontre Sergueï Lavrov à Sotchi. Le ministre russe des Affaires étrangères propose de faire cadeau des armes nécessaires.