La République Centrafricaine compte plus de 90 partis politiques pour une population estimée à plus de 5 millions d’habitants. Certains centrafricains ne l’apprécient pas et pensent que cette prolifération des partis politiques est l’une des causes de la crise que traverse le pays.
D’après les données du Ministère de l’Administration du Territoire, le Centrafrique regorge 91 partis politiques. Plus d’une dizaine d’autres sont encore en gestation sans compter ceux qui ne sont pas déclarés mais exercent librement leurs activités.
Selon les investigations de Radio Ndeke Luka, il y a des partis politiques limités au niveau familial. Ils n’ont aucun fonds de roulement et leurs sièges résident dans une mallette. Ces partis ne tiennent jamais un congrès. D’autres sont créés pour tisser des alliances afin de se tailler une place au gouvernement.
« S’en est trop et cela n’apporte rien du tout », a relevé Chantal Solange Touabéna, coordonnatrice d’une plateforme de la société civile centrafricaine. Selon cette femme leader « ces hommes qui s’aventurent en politique doivent s’investir dans l’industrie, l’agriculture…», estimant que « ce n’est que ça qui peut développer un pays ».
Face à la prolifération de ces partis politiques qui ne remplissent ou qui ne respectent pas les démarches pour leur création, le département de l’Administration du Territoire annonce une opération de fermeture de ceux, non reconnus par les autorités.
« Si nous nous rendons compte qu’un parti politique ne participe pas aux élections, s’il n’est pas implanté sur toute l’étendue du territoire, nous allons procéder immédiatement au retrait de l’agrément », a prévenu David Gbéti, directeur de cabinet au sein de ce Ministère.
A l’allure où vont les choses, combien de partis politiques totalisera la RCA d’ici aux prochaines élections ou plutôt avant le 1er tour des scrutins prévu au mois de décembre 2020? Combien se feront représenter?
Cette annonce quand bien déterminante du ministère de l’administration du territoire ne semble pas encore préoccupée ces partis politiques illégalement constitués dans le but de satisfaire des intérêts personnels de leurs fondateurs. Radio Ndeke Luka n’a pu recueillir les réactions de certains leaders de ces formations politiques visées par cette opération du ministère de tutelle.