Les habitants de Bambouti dans le Haut Mbomou s’inquiètent de leur sécurité depuis l’arrivée des hommes armés de l’UPC mardi 15 octobre 2019 dans la région. Alors que le préfet du Haut Mbomou, JudesNgayoko craint pour la sécurité de la population, le Groupe de Travail de la Société Civile (GTSC) appelle de son côté la Minusca à une réaction d’urgence pour éviter le pire.
Jointes au téléphone par Radio Ndeke Luka, les autorités préfectorales du Haut Mbomou font savoir que les éléments de l’UPC justifient leur présence à Bambouti par la sensibilisation de la population locale et des éleveurs transhumants au respect de l’Accord politique de paix du 6 février 2019. Autre raison évoquée par ces hommes en arme, la mise en place des Unités Spéciales Mixtes de Sécurité (USMS) dans la zone.
Des explications qui ne convainquent pas le préfet du Haut Mbomou, commandant JudesNgayoko. »Je confirme cela. Ils sont arrivés à Bambouti le 15 octobre à 23 heures. J’ai discuté avec leur chef sur place dans la zone. Il m’a indiqué que c’est seul Ali Darassa qui peut donner des instructions pour qu’ils se retirent de cette zone. Ce n’est pas au gouvernement de les obliger de sortir« , a-t-il expliqué.
A Bangui la capitale, le Groupe de Travail de la Société Civile (GTSC) monte au créneau et estime que c’est « la volonté des groupes armés de procéder à la partition du pays« , mettant la Minusca qui a reçu une lettre d’information du chef de l’UPC à l’épreuve.
« C’est pour nous l’occasion d’interpeller la Minusca qui est la destinataire de cette lettre de donner une réponse ferme à Ali Darassa, assortie d’une sorte de sanction clairement définie. Au cas où, Ali Darassa persiste dans ce projet, il faut le frapper, parce qu’on ne peut pas vouloir une chose et son contraire« , a martelé Paul Crescent Béninga, porte-parole du GTSC ajoutant que « Ali Darassa n’a pas vocation à aller sensibiliser sur un accord.«
Pour éviter tout débordement, le préfet du Haut Mbomou a suspendu les activités de tous les véhicules de transport en commun reliant Obo à Bambouti ainsi qu’au Sud-Soudan en attendant le retrait des éléments de l’UPC de la ville. Pour l’heure,le gouvernement et la Minusca n’ont pas encore réagi à cette situation.