La Croix Rouge Centrafricaine (CRCA) chiffre à de plus de 10 mille le nombre de personnes affectées par les récentes inondations à Bangui et dans certaines villes de province.Les conditions de vie des sinistrés se dégradent au jour le jour. Ils crient au secours.
La situation est presque identique tant à Bangui que dans plusieurs autres villes de la République Centrafricaine. « La situation est devenue plus dramatique dans le 6ème arrondissement de Bangui et dans une partie de Bimbo. Il faut ajouter les villes de Bakala, Bambari, Alindao et Mobaye. En 48 heures, nous avons atteint presque 10 mille sinistrés », a précisé Antoine Mbao-Mbogo, président de la CRCA.
Malgré les conditions déplorables dans lesquelles se trouvent ces personnes depuis quelques jours, elles n’ont encore bénéficié d’aucune assistance humanitaire. La Croix Rouge Centrafricaine promet de voler à leur secours. « Nous n’avons pas de stocks prédisposés à la Croix Rouge. S’il y en avait, nous aurions déjà fait face à cette situation. Nous sommes en train de nous battre pour faire un pré-dispositionnement de stocks », a indiqué M. Mbao-Mbogo annonçant l’ouverture d’une opération de recensement des victimes.
A Bangui, l’inondation a durement frappé le 6ème arrondissement et une partie de la commune de Bimbo. Dans ces secteurs, c’est un constat de désolation. La situation des sinistrés va de mal en pis. Les zones de Maya-Maya, Kolongo, Gébo, Kanga, CICI et toute la partie située derrière le port pétrolier sont envahies par l’Oubangui sorti de son lit.
Au quartier Maya-Maya, le fleuve Oubangui a débordé jusqu’au niveau du terrain de football. Les habitants s’efforcentà évacuer leurs familles.« Notre secteur est inondé, nous avons de sérieux problèmes. Nous avons évacué tous nos bagages ainsi que les enfants, mais nous ne savons où aller. Nous sollicitons une aide d’urgence », lâche un habitant gagné par le désespoir.
Au quartier Gbanikola 2à quelques mètres de Maya-Maya, c’est un autre décor. Les familles sinistrées se sont rassembléessous un manguier avecles bagages à côté,ne sachant où aller.« Nous ne savons que faire. Les habitationssont inondées. Nous avons choisi de nous installer au lycée de Bimbo, mais on nous dit que ce n’est pas possible, les élèves y prennent cours », se lamenteFrancis devant sa femme et ses deux enfants de moins de 5 ans.
Jean Louis Dagbia, habitant lui aussi le secteur, regrette que cette situation empêche déjà les enfants d’aller à l’école. « Nous ne savons pas comment faire sortir nos enfants. Comment faire pour qu’ils aillent à l’école ? », s’interroge-t-il.
Pour apporter une réponse aux différentes plaintes des sinistrés de Bangui et Bimbo, le Premier ministre, Firmin Ngrébada, le ministre des Finances et du Budget, Henri-Marie Dondra et certains membres du gouvernement se sont rendus mercredi 23 octobre 2019 sur les lieux pour constater les dégâts.
Le phénomène est-il étrange ou naturel ?Selon les météorologistes, il est dû à la montée du niveau des eaux ces derniers temps, probablement à cause du réchauffement climatique.
En plus de Bangui la capitale, beaucoup d’autres villes à l’exemple de Bambari, Grimari et Kouango dans la Ouaka et Mobaye dans la Basse Kotto sont aussi frappées par ces inondations.