Le phénomène de la vente illégale des terrains dans la commune de Bimbo connait une montée croissante. Des personnes non autorisées s’emploient à attribuer une seule parcelle à plusieurs acquéreurs. Des responsables du service de cadastre de Bimbo sont soupçonnés d’être de connivence avec les acteurs de ces ventes illicites. Une enquête exclusive de Radio Ndeke Luka.
Selon les victimes, la vente illicite des parcelles dans la commune de Bimbo est l’œuvre des réseaux de mafieux. Ils trompent et vendent illégalement des parcelles appartenant à des tiers, avec la complicité des agents du cadastre pointés du doigt par les plaignants. Les victimes estiment que ces fonctionnaires et agents de l’Etat délivrent en violation des textes statutaires des titres fonciers à plusieurs personnes pour un même terrain à la seule différence des dates et des numéros de séries.
« Quand j’ai acquis le terrain au prix de 800 mille francs, je l’ai nettoyé et m’apprêtais à le mettre en valeur. Grande a été ma surprise de voir qu’une fondation était en train d’être construite sur la parcelle » raconte Marcel Mboula, l’une des victimes. Des efforts ont été menés auprès des services du cadastre sans suite favorable. La justice reste le dernier rempart selon le plaignant. « Je suis reparti vers le cadastre et le responsable m’a conseillé d’attendre et qu’il allait faire la compensation. J’attends depuis un an et demi. J’entends maintenant ester en justice » explique M Mboula.
Sur les plaintes des victimes, Bienvenu Ngaïbona directeur régional n°1 du cadastre de Bimbo précise que « si on attribue un terrain, la loi donne 4 ans à compter de la date de signature pour le mettre en valeur ».
Selon le directeur régional, « il y a des gens qui ont le titre foncier et qui ne mettent pas le terrain en valeur après 4 ans. La loi nous autorise après ce délai sur demande de prorogation de l’intéressé, de le faire » ajoutant que « si tous ces recours sont épuisés, la loi nous permet de faire un retour au domaine ».
La problématique des ventes illégales des terrains n’est pas seulement propre à la commune de Bimbo. Cette pratique prend de l’ampleur dans tous les arrondissements de Bangui et ses environnements.