Le nombre d’enfants de la rue est en croissance dans la capitale centrafricaine. Ces enfants qui proviennent de différentes familles et de différents horizons, sont très présents dans les centres commerciaux et vivent dans des conditions difficiles. Un reportage exclusif de Radio Ndeke Luka
Au centre-ville et dans les marchés Combattant, Pétévo, Miskine, Gobongo, presque dans tous les centres commerciaux de Bangui, ces enfants sont visibles. Ils vivent au jour le jour, contraints d’exercer de petits travaux domestiques auprès des commerçantes et commerçants pour avoir de l’argent pour leur survie.
Le soir, ils dorment sur des morceaux de cartons à même le sol ou sur les paillasses servant aux étalages des marchandises le jour. Exposés à la fraîcheur la nuit, ils se concentrent autour des fours des gargottes (chouateries). Ces enfants sont souvent victimes de tortures et de maltraitance de la part de certaines personnes. Malgré ces souffrances, de nouveaux enfants sortent quotidiennement dans la rue. Plusieurs raisons justifient leur présence dans la rue.
« Je suis sorti dans la rue après avoir perdu mon père » déclare un de ces enfants qui a requis l’anonymat.
« Après le décès de maman qui s’occupait de moi, j’ai été abandonné par la famille. Ne sachant que faire, je suis contraint de regagner la rue » explique un autre enfant qui vit dans cette situation.
« Les moustiques nous piquent et nous sommes exposés à toutes sortes de maladies. Nous dormons dans la fraîcheur, il est difficile de trouver à manger » confie l’un d’eux à Radio Ndeke Luka.
De l’avis de Alain, commerçant dans le 5ème arrondissement de Bangui, la rue ne fait pas d’enfants. L’opérateur économique ne comprend pas les raisons de cette fuite de responsabilité des parents. « Cette situation ternie l’image de la République Centrafricaine. 3 enfants sur 4 sont dits de la rue, et pourtant la rue ne fait pas d’enfants. Je me demande pourquoi ces parents les ont-ils engendrés ? » s’interroge Alain.
Aujourd’hui, il convient de mettre en place une stratégie celle d’aider ces enfants et de faciliter leur retour dans leurs familles respectives. « Faire une sensibilisation auprès de ces enfants leur demandant de quitter la rue pour intégrer des centres qui pourraient les aider à se réinsérer dans leur milieu familial » précise Joël Karpandji, coordonateur principal de la Fondation Voix du Cœur.
Selon certaines opinions, cette augmentation du nombre d’enfants de la rue est la conséquence de la forte croissance démographique et de la crise qu’a connue la République Centrafricaine. Une situation qui menace l’avenir du pays.