Le chef du gouvernement a tenté avec beaucoup de difficultés de rassurer sur la nécessité du retrait de la loi organique de l’ANE et du comité stratégique d’appui au processus électoral. Firmin Ngrébada a appelé les députés à attendre la conclusion de la cour constitutionnelle saisie. Une position qui divise les parlementaires par l’opposant, Joseph Bendounga.
L’interpellation du gouvernement par les députés est axée sur trois points à savoir: la crainte des députés au regard du comité stratégique d’appui au processus électoral, le retrait par l’exécutif de la loi organique sur l’ANE et le fonctionnement des Unités spéciales mixtes de sécurité (USMS) à Bouar qui tarde à se concrétiser. Entre le doute et la bonne volonté, les députés voulaient savoir pourquoi les partis politiques ne sont pas impliqués dans le comité stratégique d’appui au processus électoral. Ce comité est-il nécessaire alors que le pays est déjà dans l’ordre constitutionnel ? A ces questions, le Premier ministre, Firmin Ngrébada répond.
« C’est un cadre que nous avons mis en place conformément aux prérogatives du gouvernement. Cela comprend non seulement le gouvernement mais aussi les partenaires multilatéraux, l’Autorité Nationale des Elections et le cadre de concertation«
La ligne gouvernementale reste et demeure aujourd’hui le respect de la loi et la confiance au pouvoir établi. « Pour nous, cette question ne devait pas poser de problème. La préoccupation des élus de la nation trouve sa réponse dans le cadre de concertation, prévu par le code électoral » a martelé Firmin Ngrébada.
Le chef du gouvernement engage les députés à attendre la conclusion de la Cour Constitutionnelle saisie dans cette affaire. « J’ai donné ces explications tout en demandant aux députés d’attendre l’issue de la procédure qu’un de nos compatriotes a engagé devant la Cour Constitutionnelle, notamment l’action en annulation de cet arrêté«
Loin de convaincre et de dissiper le doute de Anicet Georges Dologuélé, député de Bocaranga 1 et chef de fil de l’opposition démocratique, le politique exprime son regret de n’avoir pas eu une réponse qui sied aux inquiétudes.
« Le gouvernement doit avoir l’humilité de dire c’est vrai, ils ont fait cela, alors comment peut-on faire pour trouver un juste milieu ? C’est comme ça que fonctionne un pays. Ce n’est pas parce qu’on est au gouvernement qu’on a toujours raison » a-t-il fait savoir.
L’interpellation du Premier ministre a été tout sauf une occasion de départager la classe politique divisée sur le comité stratégique d’appui au processus électoral et le retrait de loi organique sur l’ANE. L’arbitrage de la Cour Constitutionnelle dont l’arrêt est attendu d’ici là, est vu comme une solution à cette polémique qui mine la vie politique depuis plusieurs jours.