Le conseil principal de Alfred Yékatom Rombhot à La Haye aux Pays-Bas réagit suite à la décision de la Cour Pénale Internationale qui confirme partiellement des charges contre son client. Selon Me Mylène Dimitri, la population doit collaborer avec l’équipe de la défense afin de relater devant les juges la vraie histoire de la crise centrafricaine.
Jeudi en fin d’après-midi, Me Mylène Dimitri, a conféré au téléphone depuis La Haye aux Pays-Bas avec la presse nationale. L’avocate appelle le peuple centrafricain à collaborer avec la défense en vue d’avoir des témoins crédibles à présenter lors du procès.
« Si vous ne voulez pas que l’histoire de votre pays ne soit dénaturée, il est temps de se lever et de venir voir les avocats de la défense de M. Yékatom. Je demande aux filles et aux fils du pays d’avoir le courage de venir rencontrer la défense, notamment Me Régis Tiangaye » a lancé Me Mylène Dimitri.
« Ne laissez pas l’histoire de votre pays être changée par des acteurs extérieurs ou des ambitions politiques et monétaires » a insisté l’avocate principale.
Elle précise que l’appel de la décision des juges n’est pas exclu. L’équipe de la défense est en train d’évaluer la question et se prononcera au moment opportun. « L’appel n’est pas exclu. C’est une question que nous sommes en train d’évaluer » a indiqué Me Dimitri qui dit « garder toutes les portes ouvertes« .
A l’étape actuelle de la procédure, la défense de Yékatom entend « continuer à faire le travail sur le terrain » pour poursuivre les enquêtes afin de prouver suffisamment l’innocence de son client devant les juges. « Je ne peux pas me croiser les bras pendant trois mois. Il y aura une traduction française de la décision. Les délais d’appel vont commencer à courir, les parties de répondre, la chambre va délibérer et on aura ou non une permission d’aller en appel » a indiqué Me Mylène Dimitri mentionnant que « c’est sur plusieurs semaines de délais« .
Mercredi 11 décembre, les juges de la CPI ont confirmé une partie des charges contre les accusés Alfred Yékatom Rombhot et Patrice Edouard Ngaïssona. Décision qui renvoie l’affaire au procès.
111 charges pèsent sur Patrice Edouard Ngaïssona alors que Alfred Yékatom Rombhot en fait l’objet de 29. Ils sont suspectés par le bureau du Procureur, Fatou Bensouda, de crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis en République Centrafricaine entre 2013 et 2014.
Alfred Yékatom Rombhot a été arrêté à Bangui le 29 octobre 2018 après avoir tiré des coups de feu dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale. Le 17 novembre 2018, il a été remis à la Cour pénale internationale par les autorités de la République Centrafricaine.
Patrice-Edouard Ngaïssona a été arrêté le 12 décembre 2018 par les autorités françaises conformément à un mandat d’arrêt délivré par la CPI à La Haye. Il a été extradé au QG de la CPI à la Haye, le 23 janvier 2019.