Une soixantaine des partisans et sympathisants de l’ex président centrafricain Ange Félix Patassé ont pris d’assaut ce samedi 12 mars 2011, la Brigade de recherches de la Gendarmerie Nationale. Le motif de leur envahissement : remettre un mémorandum pour exiger des autorités judiciaires de faire la lumière sur l’arrestation qu’ils jugent arbitraire d’Armel SAYO, directeur de la sécurité du candidat indépendant et ex-président Patassé, interpellé et gardé depuis deux semaines par la gendarmerie nationale.
Il s’agit d’un sit-in dont la délégation est constituée essentiellement des femmes et arrivée dans les locaux de la gendarmerie vers 8 heures du matin (7 h TU), avec un seul objectif, qui est celui de « libérer » Armel Sayo, arrêté d’après ces pacifistes, « arbitrairement».
Ce mouvement intervient quelques heures avant la sortie officielle ce samedi du Front pour l’Annulation et la Reprise des Elections de 2011 (FARE-2011), crée par l’opposition démocratique en bataille rangée contre la majorité présidentielle, accusée de fraudes massives lors du double scrutin de janvier dernier.
« Selon la loi, le délai du mandat de dépôt d’Armel Sayo est largement dépassé », indique Marius Andamokoto, conseiller en matière de la jeunesse du candidat Ange Félix PATASSE. Il souhaite que « son militant soit libéré ou placé sous mandat de dépôt ».
Andamokoto précise que la gendarmerie a donné l’assurance que « Sayo jouit d’une parfaite santé et n’a pas subi de tortures physiques ou morales ». Seulement conclut-il, la gendarmerie recommande le respect de la hiérarchie judiciaire dans cette affaire.
Des sources proches de la gendarmerie affirment pour leur part que « Sayo est bel et sous mandat de dépôt et par conséquent, son dossier relève désormais et directement du parquet général de Bangui ». Toutefois, mentionnent les mêmes sources, « s’il est toujours gardé dans les prisons de la brigade de recherches et d’investigations c’est pour attendre son procès dont la date n’a pas encore été fixée ».
Armel Sayo a été arrêté le 28 février dernier en compagnie d’un élément de la Force Multinationale de la Communauté Monétaire et de l’Afrique Centrale (FOMAC) qui lui, a été finalement libéré. Les motifs de son arrestation et celle du pasteur Fulgence Baka ne sont toujours pas encore connus.
Cette manifestation alimente la crise post électorale avec le refus catégorique de l’opposition de prendre part au second tour des législatives du 27 mars. D’ailleurs, pour réaffirmer sa position, l’opposition vient de retirer tous ses candidats admis à cette course.