De plusieurs scenarii incluent dans la justice transitionnelle, la réparation reste la solution qui cadre avec le cas de la République Centrafricaine. C’est l’avis des experts issu d’une conférence débat sur la justice transitionnelle ce 16 janvier à Bangui.
La justice transitionnelle en Centrafrique est envisagée comme une réponse aux personnes affectées. Le problème est global qu’il implique toutes les sensibilités. C’est dans ce contexte que avocats, psychiatres, professeurs de droits et victimes discutent sur la mode qui cadre avec le cas centrafricain.
Le Professeur Jean Pierre Massias, président de l’Institut Francophone pour la Justice et la Démocratie estime que le problème nécessite des moyens financiers et techniques. « Dans un pays comme la Centrafrique, il y a à la fois un très grand nombre de violences sexuelles nées des conflits et il y a la nécessité de trouver des processus de réparation dans un pays où l’Etat a des difficultés à s’imposer, que ce soit en province et à mobiliser des fonds importants » a-t-il indiqué.
Pour M. Massias, ces assises ont toute raison d’être. « Cette table ronde aujourd’hui a pour objet de réfléchir sur la question de réparation. La justice transitionnelle comprend 4 piliers : La vérité, la justice, la réparation et la non répétition. Donc, on s’intéresse à la réparation en y impliquant les spécialistes de plusieurs disciplines, des psychiatres, des avocats, des professeurs de droit pour essayer d’avoir une vision globale en matière de violence sexuelle » a-t-il développé.
L’apport des parties concernées est non négligeable dans la recherche des choix d’option. « D’habitude en droit, celui qui doit réparer c’est l’auteur de la faute, mais cela ne marche pas dans le cadre de violence politique et sexuelle. Simplement parce que les bourreaux ne sont pas capables de financer la réparation, d’où nécessité de se tourner vers l’Etat, la société ou la société internationale pour trouver des fonds et des moyens de réparation« .
Il a en outre insisté sur les choix, précisant que « La deuxième difficulté est de savoir comment on répare, quelle technique de réparation on va utiliser ? Doit-on procéder à la réparation individuelle ? Collective ? Financière ? Médicale ? « , a-t-il ouvert le débat.
La justice transitionnelle est l’une de grandes recommandations du Forum National de Bangui de mai 2015.