La croissance économique en Centrafrique passera-t-elle par le secteur minier ? Le gouvernement est optimiste et incite les investisseurs et artisans miniers à profiter des opportunités qu’offrent les ressources naturelles du pays. Ceci à l’occasion du salon international des Mines, des carrières et du pétrole ouvert ce 27 février à Bangui. Les enjeux de cette rencontre sont de tailles.
Cela parait surprenant pour un pays en partie sous embargo imposé par le processus de Kimberley. Mais le succès du gouvernement réside dans la mobilisation des acteurs clés à tous les niveaux afin de s’y engager pour briser le cercle vicieux et sauter sur la manne, faisant de la RCA un scandale géologique. Firmin Ngrébada, Premier ministre centrafricain après avoir brossé la cartographie minière appelle à la levée de l’embargo du processus de Kimberley.
« Nous comprenons à l’époque les raisons ayant entrainé les sanctions du processus de Kimberley, mais aujourd’hui notre économie ne doit pas forcement dépendre de la fiscalité. Il est donc temps pour les partenaires et bien entendu le processus de Kimberley, de lever la sanction sur la zone Est pour nous permettre de financer l’économie avec le retour de la paix », a plaidé M. Ngrébada l’ouverture de ce salon.
L’exploitation minière reste malgré tout un secteur vital de l’économie dans ce pays fragilisé par des conflits et qui tente de se relever. Certains opérateurs du secteur saluent l’initiative et attend plus du gouvernement, notamment l’implication des banques dans le relèvement dudit secteur.
« Sous d’autres cieux, les banques injectent de l’argent pour financer le secteur minier, mais ici en Centrafrique ce n’est pas le cas. Il est fort louable que les banques prennent aussi de risque pour financer ce secteur. Parce que tout a été déjà fait, les études et explorations », a insisté Sylvain Eugène Ngakoutou Patassé, opérateur minier et membre du Conseil économique et social.
Sur présomption de bonne volonté, les banques doivent cependant accorder du crédit à ce secteur en panne, du fait de l’insécurité mais aussi et surtout de l’environnement des affaires. « La difficulté des banques se trouve dans la sanction de Kimberley. Les banques peuvent accorder de crédit, mais à l’échéance les bureaux d’achat doivent attendre la certification du diamant pendant 5 à 6 mois. Et ce n’est pas évident. J’avoue que ce problème est presque global avec la particularité du secteur minier » a fait savoir Ali Chaïbou, Directeur national de la BEAC en Centrafrique.
Ouvert ce 27 février 2020 à Bangui, le gouvernement joue gros et projette faire visiter le site minier de Bogoin aux investisseurs présents à ce rendez-vous. Mais bien avant cela, les participants auront droit à une exposition à la clôture du salon.