La ville de Obo dans le Haut Mbomou connait depuis ces derniers temps une crise économique due à la hausse des prix des produits alimentaires. Une situation qui se justifie par le climat sécuritaire toujours délétère dans cette partie du pays, la mise en place des barrières illégales par les hommes en armes et l’impraticabilité du tronçon Bangui-Obo. Des faits qui n’ont pas manqué de susciter la réaction des populations de cette ville.
Si la dernière crise militaro politique que vient de connaitre la République centrafricaine a durement impacté l’économie du pays, la ville de Obo, située dans le Haut Mbomou ne se trouve pour autant exceptée.
Depuis plusieurs mois déjà, l’économie de cette ville connait la courbe décroissante. On assiste à une hausse considérable des prix des produits alimentaires. Une situation qui se justifie par le préoccupant climat d’insécurité qui sévit dans la ville. Si d’un coté, la présence des hommes en armes se fait encore signaler malgré la signature de l’accord politique pour la paix, il n’en demeure pas moins que les milices armées continuent d’ériger des barrières illégales à travers la ville. Des conditions ainsi créées qui ne favorisent pas la production alimentaire à travers la ville » Cette situation de hausse des prix des produits alimentaires remonte à plusieurs années déjà avec la crise que la ville a connue. La cuvette de manioc qui se vendait avant à 750 Francs CFA se vend désormais à 5000 Francs CFA, les viandes de chasse qui se vendaient à 500 et 750 Francs CFA se vendent maintenant à 1000 Francs CFA » a témoigné Hervé Dimanche, un habitant de Obo.
En plus du climat sécuritaire qui ne crée pas des conditions favorables aux commerçants, les populations de Obo sont aussi confrontées aux défis logistiques dans l’acheminement des produits alimentaires à cause de la dégradation très avancée du tronçon Bangui-Obo, » les commerçants se voient souvent obligés de se rendre en Ouganda pour l’achat des produits de première nécessité avant de les revendre. Ce qui conduit inévitablement à cette hausse considérable des prix « , a indiqué Mireille Ndossé, une commerçante.
Au-delà de cette hausse considérable des prix des produits alimentaires qui ralentit l’économie de la ville, les populations de Obo continuent de vivre dans la peur à cause de la présence des groupes armés. En outre, cela fait plusieurs années déjà que les populations sont coupées de Bangui, la capitale centrafricaine en raison de l’impraticabilité du tronçon Bangui-Obo.